Conflit Israël-Iran: Emmanuel Macron appelle à éviter une "escalade incontrôlée" au Moyen-Orient

Emmanuel Macron a appelé ce dimanche 22 juin à éviter une "escalade incontrôlée" au Moyen-Orient à la suite des frappes américaines en Iran, en ouverture d'un conseil de défense, après avoir demandé au président iranien d'exercer "la plus grande retenue" pour "permettre un retour à la voie diplomatique".
"Aucune réponse strictement militaire ne peut produire des effets recherchés", a dit le président français au début de ce nouveau conseil de défense et de sécurité nationale à l'Elysée.
C'est le troisième organisé depuis le début de l'opération militaire lancée le 13 juin par Israël en invoquant la menace d'un Iran qui se doterait de la bombe atomique. "La reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous qui est que l'Iran ne puisse pas se doter de l'arme nucléaire, mais également qu'il n'y ait pas d'escalade incontrôlée dans la région", a-t-il ajouté
La déclaration d'Emmanuel Macron intervient quelques heures après que les États-Unis ont affirmé avoir "dévasté" le programme nucléaire de Téhéran en bombardant tôt ce dimanche matin ses trois principaux sites, rejoignant l'offensive lancée par Israël.
Un "moment grave pour la paix"
Dans son discours d'ouverture, Emmanuel Macron a évoqué un "moment grave pour la paix et la stabilité au Proche et Moyen-Orient, avec des impacts très clairs aussi pour notre sécurité collective", après les frappes américaines qui ouvrent selon lui "une nouvelle phase qui impose évidemment la vigilance et un action résolue de notre part".
Auparavant, le président français avait eu des entretiens téléphoniques avec la plupart de ses homologues de la région et en Europe. Il a appelé le président iranien Masoud Pezeshkian "à la désescalade, à l'exercice de la plus grande retenue" pour "permettre un retour à la voie diplomatique", a-t-il affirmé sur X.
Paris, Berlin et Londres exhortant l'Iran à ne pas réagir
Dans une déclaration conjointe avec le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz, il a aussi exhorté l'Iran à "ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région" en réponse aux frappes américaines.
"Nous appelons l'Iran à s'engager dans des négociations conduisant à un accord qui réponde à toutes les préoccupations liées à son programme nucléaire. Nous sommes prêts à contribuer à cet objectif en coordination avec toutes les parties", ont affirmé les trois dirigeants européens en première ligne dans les tentatives de régler la question par la voie diplomatique, jusqu'ici en vain.
Dans son appel avec son homologue iranien, le chef de l'État a aussi réitéré son appel à la libération immédiate des Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran.
"Le dialogue, un engagement clair de l'Iran de renoncer à l'arme nucléaire, ou le risque du pire pour toute la région. Il n'y a que ce chemin qui mène vers la paix et la sécurité de tous", a résumé le président français.
Macron a aussi échangé dimanche avec les dirigeants d'Arabie saoudite, d'Oman, des Emirats arabes unis et du Qatar. Par un message de son chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot sur X, la France s'est dite "préoccupée" après les frappes américaines, exhortant "les parties à la retenue pour éviter toute escalade susceptible de conduire à une extension du conflit".
Précisant qu'elle "n'a ni participé à ces frappes ni à leur planification", la France se dit "convaincue que le règlement durable à cette question passe par une solution négociée dans le cadre du Traité de non-prolifération". Le conseil de défense devait aussi se pencher sur le sort des Français qui souhaitent quitter l'Iran et Israël, afin d'"accélérer" leur départ, selon Emmanuel Macron.