L'Irak miné par les attentats, au moins un par jour à Bagdad

L'attentat a marqué tout le pays. Fin mars, dans le village d'Al-Asriya, situé à une quarantaine de kilomètres au sud de Bagdad, un kamikaze de l'Etat islamique se faisait exploser. L'attentat a eu lieu à l'issue d'un match de football, dans la foule, au moment de la remise des trophées. Il a fait 32 morts dont 18 enfants.
Les capitales du monde entier, ainsi que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et le président de la Fifa, Gianni Infantino, ont condamné cette attaque, qui traduit un nouveau degré dans l’horreur infligée par les jihadistes.
Dans la classe de l'une des victimes, un camarade tient son portrait. Khulud Obaïd, professeur d'anglais, essaie de garder son enthousiasme mais il lui est difficile de masquer le traumatisme: "Tous les élèves sont très tristes. On fait le maximum mais c’est dur. Certains ne veulent même plus venir en cours. Alors on essaie de les rassurer, de les encourager. On leur dit que leurs amis sont au paradis. On essaie de leur remonter le moral mais c’est très dur. Pour tout le monde."
Kamikazes, mines, bombes à retardement: les attaques à l'explosif sont quotidiennes en Irak. Le rythme des attaques s’est intensifié depuis que les forces gouvernementales ont repris à Daesh la ville de Ramadi, capitale de la province sunnite de l’Anbar, dans l’ouest du pays, en février.
Durant le séjour d'une semaine des envoyés spéciaux de BFMTV, pas moins de sept attaques ont touché Bagdad et ses faubourgs. Même l'hypercentre a été touché. Elles ont fait 16 morts, une semaine plutôt calme en Irak.
Daesh a fait plus de 10.000 morts en Irak depuis 2013
Malgré la présence permanente de militaires, les Irakiens vivent dans la peur au quotidien.
Dans le quartier populaire Al Huryia, dans le nord de Bagdad, Kharar Samy Abid et Ali Adnan se souviennent parfaitement de l'attaque qui a touché un commerce il y a quatre ans. Ali Adnan raconte qu'un sac contenant une bombe a été déposé dans sa boutique. Kharar Samy Abid en a gardé des cicatrices profondes sur tout son flanc gauche.
"Un éclat de la bombe est rentré sous mon bras. J’ai eu une grosse opération au bras. Mais j’ai aussi été touché au crâne. Et puis quelques éclats m’ont abîmé le pied", raconte-t-il.
Si les blessures physiques s'estompent avec le temps, les blessures psychologiques restent. D'autant que les attaques se répètent inlassablement, toujours aussi imprévisibles. Depuis 2013, les attentats perpétrés par Daesh ont fait plus de 10.000 morts en Irak, presque tous musulmans.
L'intégralité du reportage des envoyés spéciaux de BFMTV en Irak est à retrouver lundi soir dans Grand Angle à 22h40 puis dans la page replay de Grand Angle sur BFMTV.com.