Lutte contre Daesh: les médecins quittent l'Irak, usés et inquiets

Il fait figure d'exception: cela fait huit ans que le docteur Rafid travaille à l'hôpital de Bagdad. Aujourd'hui, ses patients ont presque tous les mêmes pathologies: blessures par balles et éclats d'obus. L'Irak est le pays le plus touché par les attentats commis par Daesh, au point que de nombreux médecins ont fini par s'exiler, craignant pour leur propre sécurité. BFMTV a pu filmer le difficile quotidien d'un médecin de la capitale irakienne.
Fier d'exercer malgré les difficultés
Sur un lit d'hôpital, torse nu, de larges pansements collés sur le ventre, Hamad Abdelkarim est arrivé, il y a une semaine, dans un état critique. Il montre ses blessures en précisant les endroits qui lui font encore mal. Hakim Rafid, un médecin aux allures de jeune homme, tente de le rassurer. Son patient, membre des forces spéciales, raconte comment un matin son unité s'est fait surprendre par des terroristes dans le secteur de Falloujah.
"Ils s'étaient habillés avec des uniformes des forces de l'armée irakienne. Mais nous, on savait qu'on n'avait aucun soldat de l'autre côté. C'était forcément Daesh. Ils avaient aussi des blindés avec le drapeau irakien. On a essayé de les repousser de loin mais cela s'est terminé à la grenade", décrit-il.
Le militaire devra rester encore quelques jours sur la surveillance du docteur Rafid, qui se dit fier d'exercer malgré les difficultés. La plupart des autres médecins ont quitté le pays, usés et inquiets pour leur propre sécurité.
"On risque d'être tué ou agressé"