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MH370: "les boîtes noires peuvent rester plusieurs années dans l'eau" estime Jean Serrat

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Le débris retrouvé à La Réunion appartiendrait bien au Boeing 777 disparu en mars 2014. Jean Serrat, consultant en aéronautique BFMTV, nous explique l'enquête et ses éventuelles avancées, pour découvrir ce qui s'est réellement passé avec le vol MH370.

BFMTV: A-t-on assisté à un couac de communication sur la provenance du débris retrouvé à La Réunion?

Première annonce, le Premier ministre malaysien. Je comprends qu'il y ait une préséance. On laisse parler le Premier ministre de l'Etat directement concerné, l'Etat où est enregistré l'avion, celui qui, normalement, dirige l'enquête au niveau international. Donc il me paraît logique que le Premier ministre se soit exprimé en premier. Il est affirmatif, ce flaperon provient bien du MH370. Puis, dans la demi-heure qui a suivi il y a eu l'envoi par la compagnie aérienne aux familles, par tweet, de condoléances. Le procureur adjoint s'exprime ensuite devant les journalistes et nous parle de forte présomption, c'est-à-dire qu'il relance le doute. Je le comprends de la part du procureur. Il ne faut pas oublier que pour lui, c'est l'aspect juridique qui est en jeu. Il a toujours un doute car visiblement ils n'ont pas trouvé le numéro de série, bien que personne n'ait aucun doute sur l'origine de la pièce.

BFMTV: Les recherches vont-elles permettre de délimiter une zone de recherche plus précise pour retrouver l'épave de l'avion?

Il va maintenant falloir étudier les coquillages, savoir quel âge ils ont, de quel type de mer ils proviennent, est-ce que c'est de l'eau froide ou chaude. Cela permet de cibler l'essentiel, là où est tombé l'avion, de manière à ce qu'on puisse ensuite aller le chercher. Je pense que les recherches vont être beaucoup plus poussées aujourd'hui. Peut-être que nous aurons une heureuse surprise en fin de journée, voire demain. Le procureur s'adressera à nous à nouveau en levant cette fois-ci définitivement les doutes. Je pense qu'on a au moins un mois de recherches intensives pour avoir un pré-rapport de la part du BEA, qui sera toujours sous la tutelle du parquet de Paris.

BFMTV: Pourra-t-on retracer le scénario de la catastrophe si l'on retrouve l'épave?

Les boîtes noires peuvent rester deux ans, six ans dans l'eau, tant qu'elles ne sont pas écrasées. C'est du numérique donc on sort le disque, on le lit et on sera capable de savoir exactement ce qui s'est passé. Lorsqu'on aura ciblé le plus possible où est l'avion, des sondes descendront pour essayer de détecter des métaux lourds au fond de l'eau.

La rédaction