Meurtre de Jamal Khashoggi: Macron s'agace de la question des ventes d'armes à son allié Saoudien
Alors que de nombreuses voix s'élèvent dans le monde condamnant le meurtre de Jamal Khashoggi et pointant du doigt le rôle de l'Arabie saoudite, la France est dans l'embarras. Car la relation franco-saoudienne vaut de l'or. Second fournisseur d'armes du royaume saoudien, Paris a bien condamné le meurtre et demandé des explications mais le gouvernement n'a pas remis en question la vente d'armes à Riyad, contrairement à ses alliés.
Le président de la République Emmanuel Macron, en visite au salon Euronaval mardi, a quant à lui éludé plusieurs fois la question de la vente d'armes à l'Arabie saoudite:
"Peut-être que vous avez votre agenda mais moi je viens ici pour m'occuper de nos filières, donc je ne répondrai pas à quelques questions qu'il soit", a-t-il assuré aux journalistes de BFMTV présents.
"Nous attendrons les résultats de l'enquête"
Malgré l'insistance des nombreux journalistes présents, aucun commentaire sur le dossier n'a été fait: "Mon agenda n'est pas dicté par les médias. Cela n'est pas parce qu'un dirigeant dit quelque chose que je suis censé réagir à chaque fois", a-t-il ajouté irrité. L'Allemagne a pourtant appelé tous les pays européens à stopper leur ventes d'armes à Riyad pour condamner la mort du journaliste Jamal Khashoggi et exiger des explications sur les nombreux mystères qui l'entourent. Mais le gouvernement français, se refuse pour le moment à suivre le mouvement.
"Vis-à-vis des exportations d'armement et bien nous attendrons les résultats de l'enquête. Nous avons besoin des faits, nous avons besoin qu'ils soient établis, et lorsque ces faits seront établis, croyez bien que nous tirerons nous-mêmes des conclusions", a martelé la ministre des Armées Florence Parly.
Des milliards de dollars d'échanges
La France ne veut pas sacrifier trop tôt ses relations commerciales avec l'Arabie Saoudite, alors qu'elle est son deuxième fournisseur d'armes après les États-Unis: "Cela représente des milliards de dollars et donc pas question d'y renoncer. Mais il y a aussi des sociétés comme EDF ou Accord qui font du business. C'est donc la raison d'Etat qui l'emporte", explique Ulysse Gosset, éditorialiste politique étrangère pour BFMTV.