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Interviewé par CNN, Macron se paye Trump et son usage de Twitter

Emmanuel Macron et Donald Trump - Image d’illustration

Emmanuel Macron et Donald Trump - Image d’illustration - Saul Loeb - AFP

Le président américain avait critiqué son homologue français sur les réseaux sociaux dès son arrivée à Paris vendredi soir, et ce quelques heures avant leur tête-à-tête à l'Élysée.

Lors d'un entretien réalisé dans la soirée de samedi à l'Elysée par le journaliste de CNN Fareed Zakaria, Emmanuel Macron a taclé Donald Trump et son utilisation des réseaux sociaux.

"Je préfère avoir une discussion directe plutôt que de faire ma diplomatie par des tweets" a expliqué le président de la République, quelques heures seulement après avoir reçu le leader américain, sur fond de polémique après que ce dernier s'en soit ouvertement pris à son homologue Français sur les réseaux sociaux. 

"Nous avons besoin d'Europe"

Malgré la critique, Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de travailler conjointement avec Donald Trump à la création d'une armée européenne. "Nous avons beaucoup échangé. Il est en faveur d'un meilleur partage du fardeau au sein de l'Otan. Je suis d'accord avec lui mais pour cela, nous avons tous besoin de plus d'Europe."

"Je ne souhaite pas voir les pays européens augmenter leurs budgets de défense afin d'acheter des armes ou du matériel américain. Si nous augmentons notre budget, c’est pour renforcer notre autonomie" a-t-il ajouté. 

A son arrivée en France vendredi soir, Donald Trump avait jugé "très insultant" que le "président Macron construise sa propre armée pour se protéger contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie"

"Nous avons des discussions régulières et directes"

Au fil de son interview à CNN, le locataire de l'Elysée a également détaillé sa relation avec Donald Trump et leurs points communs. "nous sommes tous les deux des outsiders de la politique. Donald Trump vient du monde des affaires, il n'était pas favori, et c'était un candidat inattendu. J’ai vécu à peu près la même situation en France."

"Nous sommes très proches dans la lutte contre le terrorisme et nous travaillons en étroite collaboration dans ce sens. Nous savons sur quoi nous ne sommes pas d'accord et nous sommes très francs sur ces sujets, sur le climat, le commerce, le multilatéralisme, mais nous travaillons bien ensemble car nous avons des discussions régulières et directes" a-t-il admis. 

En revanche, il a tenu a marquer sa différence avec son homologue en ce qui concerne sa vision du patriotisme. "Je ne suis pas nationaliste, je suis un patriote. Je défends mon peuple et mon pays. Je crois en notre identité forte."

"Je suis convaincu que la coopération entre les différents peuples est bénéfique pour tous, alors que les nationalistes ont une approche unilatérale basée sur la loi du plus fort. Cela n’est pas mon cas et c’est ce qui fait notre différence" a-t-il conclu. 

Hugo Septier