Ukraine: une ville au nord-est du pays recommande d'évacuer des civils face à une avancée russe

La ville de Koupiansk en Ukraine le 7 mars 2023 - ANATOLII STEPANOV / AFP
Plusieurs dizaines de localités de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, ont ordonné jeudi l'évacuation de leurs habitants face à l'avancée de l'armée russe, qui, à l'offensive, dit "améliorer ses positions".
L'armée russe avait été chassée de la ville de Koupiansk et de ses alentours, qu'elle occupait depuis le début de l'invasion, par une contre-attaque éclair ukrainienne en septembre 2022. Depuis quelques semaines, c'est dans cette zone qu'elle est repassée à l'offensive, revendiquant régulièrement des gains territoriaux.
"Dans la direction de Koupiansk, les unités d'assaut des groupes de combats 'Ouest' ont, lors d'actions offensives, amélioré leurs positions en première ligne du front", a de nouveau indiqué jeudi le ministère russe de la Défense dans son rapport quotidien.
Face à cette avancée, un décret signé par les autorités locales a ordonné l'évacuation de 37 localités du district de Koupiansk, un important noeud de communication. Il s'agit pour l'essentiel de villages situés à proximité du front, sur la rive gauche de la rivière Oskil.
L'administration de Koupiansk, une ville d'environ 25.000 habitants avant la guerre, a elle recommandé dans la matinée à ses habitants d'évacuer en direction notamment de Kharkiv, la capitale régionale, en raison de "la situation sécuritaire difficile et de l'augmentation du nombre de bombardements".
Selon le gouverneur régional, Oleg Sinegoubov, deux habitants ont été blessés dans la nuit dans le village de Kindrachivka, concerné par l'évacuation. Koupiansk a également été touchée à deux reprises, a-t-il précisé, publiant la photo d'un bâtiment administratif endommagé par une bombe mais sans faire état de victime.
"Vers un endroit sûr"
Jointe au téléphone par l'AFP, Anna Korech, une mère de famille de 36 ans vivant dans le village de Kivcharivka, concerné par le décret, a raconté être en plein préparatifs pour partir pour Jitomir, dans le centre de l'Ukraine.
"Comme la situation devient dangereuse, c'est important d'emmener les enfants dans un endroit sûr", confie cette mère de quatre bambins dont l'immeuble a été bombardé le mois dernier, ajoutant que son mari restera pour prendre soin de sa mère, qui se remet d'un accident vasculaire cérébral.
Selon des cartes apparaissant dans le briefing vidéo du ministère russe de la Défense, les troupes de Moscou ne seraient qu'à quelques kilomètres de Koupiansk. Lundi, l'armée russe avait dit avoir en trois jours avancé de trois kilomètres vers cette ville.