"On voulait les garder": en Ukraine, l'ancien arsenal nucléaire regretté par les habitants

Voilà bientôt trois ans que la Russie a lancé une invasion à grande échelle de l'Ukraine. Les forces du Kremlin contrôlent aujourd'hui environ 20% du territoire ukrainien. De son côté, Kiev se défend depuis plus de 1.000 jours, particulièrement grâce à l'aide militaire occidentale qui est vitale pour sa défense.
En Ukraine, de nombreuses voix regrettent le démantèlement de leur arsenal nucléaire. En 1994, Kiev a ratifié les mémorandums de Budapest. Ce document diplomatique, signé aussi par les États-Unis et la Russie, a accordé des garanties sur l'intégrité territoriale de l'Ukraine contre le retrait des armes nucléaires du territoire ukrainien.
À la chute de l'URSS en 1991, l'arsenal atomique soviétique s'est retrouvé dans quatre pays dont la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine.
"On se retrouve otage de la situation"
Mais ni Moscou ni les États-Unis ne souhaitaient alors voir la multiplication de pays dotés de l'arme nucléaire. "Les États-Unis et la Russie nous ont forcé à les rendre alors qu'on voulait les garder. Personne ne voulait d'un pays avec autant de puissance nucléaire", explique à BFMTV Victor, ancien officier des forces de missiles stratégiques sous l'URSS, depuis Lukashivka, au nord de Kiev. Des roquettes démantelées y sont encore présentes.
"Ça, c'est le missile le plus puissant développé au monde. Le dernier missile russe Orechnik est beaucoup plus petit. Il peut frapper à 5.000 kilomètres alors que celui-ci peut atteindre 15.000 kilomètres", expose Victor.
Dans ce village au nord de Kiev, le site n'est plus opérationnel, ce que regrettent aujourd'hui de nombreux Ukrainiens. "C'est dommage car si les Russes savaient qu'on avait toujours ces moyens de défense actifs ils auraient agi différemment", explique une Ukrainienne, réfugiée de Kherson.
"Alors que maintenant, on doit demander des armes aux autres pays pour se défendre des bombes et on se retrouve otage de la situation", regrette une autre.
Sur le front, la Russie a lancé une contre-offensive "intense" dans la région de Koursk, épaulée par des troupes nord-coréennes, selon le commandant en chef de l'armée ukrainienne Oleksandre Syrsky.