MH17: "Le système de missile utilisé contre l'avion venait de Russie", affirme Kerry

Les séparatistes prorusses auraient altéré des indices, sur les lieux du crash du vol MH17, en Ukraine. - -
Pour les Etats-Unis, ça ne fait aucun doute: la responsabilité de la Russie dans le crash du vol MH17 en Ukraine est désormais engagée. John Kerry, a déclaré, ce dimanche, qu'il était "clair" que le système de missile utilisé pour abattre l'avion malaisien dans l'est de l'Ukraine venait de Russie.
"Il est assez clair qu'il s'est agi d'un système qui a été transféré de Russie et remis aux mains des séparatistes" prorusses en Ukraine, a déclaré le secrétaire d'Etat américain, dans un entretien à la chaîne de télévision CNN.
L'Union Européenne presse (aussi) Poutine
Plus tôt dans la journée, François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron ont convenu "d'exiger" du président russe Vladimir Poutine "qu'il obtienne des séparatistes ukrainiens" le "libre et total accès" à la zone du crash du vol MH-17 en Ukraine, selon l'Elysée. Par ailleurs, les rebelles prorusses ont annoncé avoir trouvé "ce qui pourrait être les boîtes noires" de l'appareil... ce qui avait déjà été annoncé précédemment.
"Si la Russie ne prend pas immédiatement les mesures nécessaires, les conséquences en seront tirées par l'Union Européenne à l'occasion du Conseil Affaires Etrangères qui se tiendra mardi", préviennent-ils. Dans le sous-texte, l'UE pourrait intensifier ses sanctions contre la Russie, en s'attaquant pour la première fois à des entités.
"La Russie doit comprendre que le règlement de la crise ukrainienne est plus que jamais un impératif après cette tragédie qui a outragé le monde entier", a-t-il encore été annoncé. "Ils sont convenus d'exiger aujourd'hui auprès de Monsieur Poutine qu'il obtienne des séparatistes ukrainiens que les secours et les enquêteurs aient enfin libre et total accès à la zone de la catastrophe du vol MH-17 pour accomplir leur mission."
Incertitudes sur les boîtes noires
Dimanche après-midi, les rebelles prorusses ont annoncé avoir trouvé "ce qui pourrait être les boîtes noires" de l'avion malaisien. C'est l'un des chefs des insurgés, Alexandre Borodaï, qui a fait cette déclaration.
Il a affirmé être prêt à les remettre aux experts internationaux chargés d'élucider les causes du crash, expliquant que les rebelles "n'avaient pas de spécialistes pour les analyser"et ne faisaient "pas confiance" aux experts ukrainiens. "Ces éléments sont à Donetsk et entre mes mains", a-t-il précisé.
Cette nouvelle est pour le moins étonnante, les séparatistes ayant déjà annoncé le soir même de la catastrophe, jeudi, avoir récupéré l'une des deux boîtes en question. Le second enregistreur, lui, aurait été retrouvé par des secouristes le vendredi matin. Rien de tout ça n'a, pour l'heure, été confirmé.
Des corps enlevés du site dimanche
Les corps des victimes de l'avion malaisien ont été enlevés dimanche du site du crash, dans l'est de l'Ukraine, par les séparatistes prorusses qui ont posé des conditions jugées inacceptables par Kiev pour y laisser accéder les experts internationaux. D'après les enquêteurs de l'OSCE qui, sur place, ont les plus grandes peines du monde à travailler correctement, au moins 169 corps attendent dans un train réfrigéré en attendant l'arrivée des experts internationaux.
François Hollande et le président ukrainien Petro Porochenko avaient indiqué samedi qu'ils n'accepteraient "aucune entrave au travail des enquêteurs", soulignant "l'importance cruciale" de "preuves indiscutables" pour élucider l'accident.