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La crise ukrainienne au menu du sommet nucléaire de La Haye

Le ministre des Affaires étrangères et le Premier ministre allemand, donnent une conférence de presse conjointe avec le maire de La Haye, avant l'ouverture du Sommet sur la sécurité nucléaire, le 23 mars.

Le ministre des Affaires étrangères et le Premier ministre allemand, donnent une conférence de presse conjointe avec le maire de La Haye, avant l'ouverture du Sommet sur la sécurité nucléaire, le 23 mars. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le Sommet sur la sécurité nucléaire s'ouvre ce lundi à La Haye, aux Pays-Bas, sur fond de tensions croissantes entre l'Occident et la Russie. Les Etats membres du G7 devraient notamment décider de nouvelles sanctions contre Moscou après le rattachement de la Crimée.

Plus de cinquante dirigeants du monde entier sont conviés dès ce lundi à La Haye, pour discuter des moyens d'éviter des attaques nucléaires terroristes. Mais ce sommet cher à Barack Obama risque fort d'être dominé par la crise ukrainienne, alors que le week-end a été marqué par un regain de tension dans la péninsule criméenne, entre hommes armés pro-russes et militaires ukrainiens.

Sécuriser les stocks de matériaux nucléaires

Les dirigeants des sept pays les plus industrialisés -Royaume-Uni, France, Canada, Allemagne, Italie, Japon et États-Unis- devraient se rencontrer lundi, selon des sources diplomatiques. La journée du mardi sera dès lors libre pour discuter de la façon de sécuriser les stocks de matériaux nucléaires et éviter que des groupes comme Al-Qaeda mettent la main dessus pour fabriquer des armes nucléaires.

La sécurité nucléaire est au centre de l'héritage politique que Barack Obama souhaite laisser: il avait assuré en 2009 que le terrorisme nucléaire était "la menace la plus immédiate et la plus extrême pour la sécurité mondiale". Le lauréat du Prix Nobel de la Paix avait alors entrepris de sécuriser les matériaux nucléaires vulnérables dans les quatre ans et les premiers NSS avaient été organisés en 2010 à Washington et en 2012 à Séoul. Un sommet final doit être organisé en 2016.

Sommet sur fond de hautes tensions

Malgré la pire crise diplomatique entre l'Occident et la Russie depuis la Guerre froide, la Maison Blanche assure que Moscou et Washington continuent de travailler "efficacement" à préparer le sommet. Le président chinois Xi Jinping, pour ce qui sera sa première visite officielle en Europe, s'entretiendra avec Barack Obama lors du sommet, tandis que la Russie sera représentée par son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. L'Ukraine n'a pas encore dit qui la représenterait.

Malgré ses progrès récents dans ses négociations avec l'Occident sur le nucléaire, l'Iran n'est pas invité. "Cela enverrait un mauvais signal", a indiqué une source diplomatique. La Corée du Nord n'a pas non plus été invitée.

La crise ukrainienne dans tous les esprits

Mais sans surprise, ce sommet devrait être marqué par d'intenses discussions sur la crise ukrainienne. La semaine dernière, le président Barack Obama a invité les dirigeants du G7 et de l'Union européenne à se réunir en marge du Sommet sur la sécurité nucléaire, afin d'évoquer ce dossier hautement sensible.

Après les sanctions économiques prononcées au cours des derniers jours à l'encontre de la Russie par les dirigeants occidentaux, ces derniers devraient évoquer, à La Haye, la possibilité de sanctions diplomatiques contre Moscou et notamment l'exclusion permanente de la Russie des rangs du G8, comme l'ont indiqué le Premier ministre britannique David Cameron et le ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian, la semaine dernière. "Je crois important que nous agissions en concertation avec nos alliés et partenaires, et que nous discutions s'il convient ou pas d'exclure la Russie de manière permanente du G8, si d'autres mesures sont adoptées". "C'est la bonne façon de procéder", avait ainsi déclaré David Cameron, devant la Chambre des Communes.

Par ailleurs, les chefs des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry, s'entretiendront en marge du sommet de la situation en Ukraine.

A.S. avec AFP