Crimée: Bruxelles et Washington adoptent une série de sanctions

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et le ministre des Affaires étrangères britannique William Hague. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Au lendemain du référendum en Crimée, l'Union européenne et les Etats-Unis ripostent. Bruxelles a adopté, ce lundi, des sanctions contre 21 personnalités jugées responsables de l'annexion de la Crimée par la Russie, a annoncé le ministre lituanien des Affaires étrangères.
Les ministres européens des Affaires étrangères "viennent de décider des sanctions -restrictions de voyager et gel des avoirs contre 21 responsables ukrainiens et russes", a déclaré Linas Linkevicius sur son compte Twitter.
#FAC just agreed on sanctions -travel restr & assets freeze against 21 official from Ukraine & Russia. More EC measures in few days...
— Linas Linkevicius (@LinkeviciusL) 17 Mars 2014
"Ces sanctions visent à la fois à geler leurs avoirs et à les empêcher de se déplacer à l'étranger", a expliqué le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, à la sortie de la réunion. "Par ailleurs, nous avons proposé d'envoyer une mission de l'OSCE dans l'ensemble de l'Ukraine, et un soutien à la fois politique, économique et financier, à l'Ukraine. Ce que nous visons, c'est à la fois de faire preuve de fermeté par rapport à une décision russe qui est inacceptable et d'ouvrir les voies du dialogue pour empêcher l'escalade", a-t-il poursuivi.
"Message le plus fort possible"
De sources diplomatiques, on a précisé que les sanctions visaient 13 responsables russes et huit Ukrainiens pro-russes. Linas Linkevicius a indiqué que l'UE prendrait des "sanctions supplémentaires dans les prochains jours".
"Nous essayons d'envoyer le message le plus fort possible à la Russie" afin qu'elle "comprenne combien la situation est grave" au lendemain du "soi-disant" référendum en Crimée, avait déclaré la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, à son arrivée à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE.
Sanctions inédites
De telles sanctions sont inédites dans l'histoire des relations UE-Russie depuis l'effondrement de l'Union soviétique. Elles marquent l'application de la deuxième étape de la "réponse graduée" sur laquelle s'étaient entendus les chefs d'Etat et de gouvernement européens lors de leur réunion extraordinaire sur l'Ukraine, le 6 mars.
Cette première liste limitée ne devait pas comprendre de membres du gouvernement russe, avait-on précisé auparavant de sources diplomatiques.
Gels d'avoirs aux Etats-Unis
La réaction ne s'est pas non plus fait attendre, outre-Atlantique. Le président des Etats-Unis Barack Obama a décrété des sanctions contre 11 hauts responsables russes et ukrainiens, en représailles au référendum d'annexion de la Crimée par la Russie.
Sept hauts responsables russes figurent parmi les personnes visées par des gels d'avoirs aux Etats-Unis, selon l'exécutif américain, dont le vice-Premier ministre russe, Dmitri Rogozine, la présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), Valentina Matvienko, ainsi que deux proches conseillers du président Vladimir Poutine et deux élus de la Douma. Côté ukrainien, Washington s'en prend à deux dirigeants séparatistes de Crimée, au président déchu Viktor Ianoukovitch et à un conseiller de ce dernier.
"D'autres sanctions sont possibles"
Réagissant peu après cette annonce, le président américain Barack Obama a prévenu la Russie que les Etats-Unis étaient prêts à imposer des sanctions supplémentaires, tout en affirmant qu'une solution diplomatique restait possible.
"J'autorise des sanctions contre des responsables russes, ceux qui travaillent dans le secteur des armes, en Russie, tous les individus qui apportent un soutien matériel à ceux qui interviennent en Ukraine, et d'autres sanctions sont possibles. Nous allons continuer nos consultations avec nos partenaires européens. Nous continuerons à dire clairement à la Russie qu'elle prend le risque que sa place dans le monde soit à nouveau diminuée", a déclaré Barack Obama, depuis la Maison Blanche.
Le volet politique de l'accord d'association signé vendredi
L'UE et l'Ukraine signeront le volet politique de leur accord d'association le 21 mars, en marge du sommet des dirigeants européens à Bruxelles, afin de marquer le soutien européen aux nouvelles autorités de Kiev, a par ailleurs annoncé une source diplomatique, ce lundi. Les ministres européens des Affaires étrangères ont fixé cette date lors de la réunion du jour, à Bruxelles.