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Attentats de Paris: un suspect tué lors de l'opération de police en Belgique

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Une perquisition en Belgique dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris s'est terminée en fusillade. Quatre policiers ont été blessés, un suspect a été tué. Un autre pourrait être toujours en fuite.

Une fusillade a éclaté mardi vers 15 heures lors d'une perquisition antiterroriste menée à Forest, en Belgique, dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris, a indiqué une source judiciaire à BFMTV.com, confirmant une information révélée par la RTBF. Les policiers sur place ont rapidement évoqué des rafales menées à l'arme de guerre.

"Lors de cette opération, une ou plusieurs personnes ont immédiatement ouvert le feu sur les policiers dès l’ouverture de la porte par les forces de l’ordre", a précisé le parquet fédéral belge dans un communiqué publié dans la soirée. Un suspect a été abattu lors de l'assaut policier et un autre homme pourrait être en fuite. Plusieurs médias belges parlent de deux fuyards.

> Un suspect tué, des opérations toujours en cours

Les tirs ont éclaté vers 15 heures à Forest, une commune de Bruxelles, non loin de Molenbeek. "Des suspects sont en fuite" et sont actuellement recherchés, assurait alors la porte-parole de la police locale. Ils se seraient échappés par les toits. L'armée a été déployée dans les rues de Forest. "Quand la police ne suffit pas on envoie l'armée. On peut tout imaginer alors il faut garder le contrôle du quartier", a expliqué sur BFMTV Dominique Rizet. Un hélicoptère survole encore la zone mardi soir.

Vers 19h30, le parquet fédéral belge a confirmé la mort d'un des suspects. "Un corps a été retrouvé lors de la perquisition", a indiqué le porte-parole du parquet fédéral, qui indique que l'homme a été abattu lors de l'assaut des forces de l'ordre. Il était armé d'"une arme de guerre de type kalachnikov". Les autorités belges ont tenu à préciser que la personne tuée "n'est pas Salah Abdeslam". L'identification du corps est en cours. Au moins un autre suspect pourrait avoir pris la fuite et serait toujours recherché.

"Les opérations de police se poursuivent encore" ce soir, a précisé le Premier ministre belge lors d'une conférence de presse dans la soirée. Un conseil national de sécurité sera organisé mercredi, a indiqué Charles Michel. Dans le viseur des policiers, un homme suspecté d'avoir loué des appartements pour abriter les terroristes du 13 novembre. Pour le moment, rien n'indique qu'il s'agit de la personne tuée. 

> Quatre policiers blessés

Selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, joint par BFMTV, "une équipe conjointe des polices belge et française" se trouvait sur place, rue du Dries, pour mener cette perquisition mardi. Chaque semaine, un agent de la sous-direction anti-terroriste (SDAT) et un autre de la section anti-terroriste (SAT) accompagnent les enquêteurs belges. Quatre policiers ont été blessés, d'après la porte-parole de la police locale, dont une policière française a également été légèrement blessée lors de l'opération, a indiqué mardi soir le gouvernement belge.

D'après nos informations, deux fusillades se sont produites successivement. Les forces de l'ordre ont pénétré dans un logement qu'ils pensaient vide. Ils ont essuyé une première fois des tirs. Trois agents auraient été touchés. Une seconde fusillade aurait alors eu lieu vers 16h30 alors que les forces spéciales intervenaient. Un quatrième policier d'un groupe d'intervention a alors été touché à la tête plus grièvement.

> Un périmètre de sécurité mis en place

Une école et une crèche aux alentours du lieu de la fusillade ont été sécurisées, et le quartier a été entièrement bouclé dans l'après-midi par les forces de l'ordre fédérales, générant de nombreux embouteillages. "Les policiers sont déployés et les habitants sont invités à rester chez eux", a également précisé Marc-Jean Ghyssels, qui détaille une commune "tout à fait tranquille, paisible où les gens vivent bien ensemble".

Vers 18 heures, l'évacuation de la crèche a été ordonnée. "Les plus petits 3 ans, 4 ans sont toujours à l'école. Il faut attendre. On n'a aucune nouvelle, détaille une mère de famille sur BFMTV. Les professeurs nous ont téléphoné pour nous dire qu'ils étaient en sécurité et qu'il n'y avait pas de panique." S'en est suivie l'évacuation de l'école.

Si les perquisitions ont généralement lieu à l’aube, l’ancien juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, estime que ce sont peut-être "des éléments nouveaux ou opérationnels qui ont déclenché la perquisition". Pour lui ce timing ne doit rien au "hasard", et a été "choisi minutieusement" par les policiers.

> L'enquête progresse en Belgique

Onze personnes ont été inculpées à ce jour en Belgique en lien avec les attaques qui avaient fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015. L'enquête a montré que ces attentats avaient largement été préparés et coordonnés depuis Bruxelles. Huit de ces onze inculpés sont toujours en détention provisoire.

Un suspect clé, Salah Abdeslam, et son ami Mohamed Abrini, originaire comme lui de la commune bruxelloise de Molenbeek, n'ont jamais été appréhendés. Selon une source judiciaire, l'opération en cours à Bruxelles n'était pas lié à Salah Abdeslam.

Alexandra Gonzalez et Justine Chevalier