Affaire Maddie: le couple McCann harcelé par une femme polonaise qui prétend être leur fille

Les parents de Madeleine McCann, Kate et Gerry McCann, posent avec une reproduction d'artiste représentant leur fille disparue à neuf ans, le 2 mai 2012 (photo d'archives) - LEON NEAL LEON NEAL / AFP
Les parents de Madeleine McCann, la petite Britannique dont la disparition en 2007 au Portugal, jamais élucidée, a eu un retentissement international, ont raconté ce mercredi 8 octobre devant la justice l'angoisse provoquée par le harcèlement d'une jeune Polonaise prétendant être leur fille.
Les parents de la fillette disparue, Kate et Gerry McCann, ont témoigné l'un après l'autre devant le tribunal de Leicester, dans le centre de l'Angleterre, protégés derrière un rideau les isolant de l'accusée.
"Stress" et "anxiété"
Julia Wandelt, 24 ans, est jugée depuis lundi pour harcèlement envers la famille McCann. Cette Polonaise, arrêtée en février 2025, est accusée d'avoir durant plus de deux ans et demi téléphoné et écrit à de nombreuses reprises aux parents de Maddie, et de s'être rendue devant leur domicile, prétendant être leur fille disparue.
"Le niveau de stress et d'anxiété que cela m'a causé a augmenté au fil du temps", a raconté Kate McCann. La mère de Maddie, qui a deux autres enfants, des jumeaux aujourd'hui âgés de vingt ans, s'est sentie "réellement plus détendue" seulement après l'arrestation de Julia Wandelt.
Madeleine McCann, trois ans, a disparu en mai 2007 d'un logement de vacances dans l'Algarve, alors que ses parents dînaient dans un restaurant voisin. L'enquête sur sa disparition a connu des rebondissements en série et a eu un impact médiatique mondial, mais l'affaire n'a jamais été élucidée.
Tout récemment encore, le principal suspect, un homme de 48 ans, est sorti de prison en Allemagne où il a purgé une peine de sept ans pour le viol d'une Américaine en 2005 au Portugal, dans la région où la fillette britannique a disparu.
Faute de preuves suffisantes, il n'a pu être mis en accusation dans l'affaire Maddie.
"Je ne suis pas une menteuse"
Plus de 18 ans après la disparition de la fillette, des personnes continuent à se présenter, environ "tous les six mois", au domicile familial, en affirmant avoir des informations, a raconté Kate McCann. Elle a aussi dit que moins d'une dizaine de personnes l'avaient contactée en prétendant être Madeleine.
Les faits de harcèlement dont est accusée Julia Wandelt se sont produits entre juin 2022 et février 2025, avec des pics d'intensité.
Ainsi, en avril 2024, elle a téléphoné plus de 60 fois en une seule journée aux parents de Maddie, selon l'accusation. "Laissez moi une chance, je ne suis pas une menteuse", a-t-elle supplié dans un message laissé sur le répondeur familial.
"Je pense que cela m'affectait tellement qu'une petite partie de mon cerveau se demandait 'et si?', a raconté Kate McCann au tribunal.
"Cela n'a aucun sens", s'est ensuite dit la mère de Madeleine, en raison de la nationalité polonaise de Julia Wandelt et du manque de ressemblance. "Je ne peux pas dire à quoi ressemble Madeleine aujourd'hui, mais si je voyais une photo d'elle, je la reconnaîtrais", a poursuivi Kate McCann.
Prenant ensuite la parole, son mari, Gerry McCann, a raconté avoir toujours évité les réseaux sociaux pour protéger les siens des "choses horribles" écrites sur sa famille. À l'été 2022, l'été 2022, il a reçu un mail disant "Bonjour, je vous écris car je pense que je pourrais être Madeleine McCann".
"J'étais très sûr de moi en regardant la photo, ce n'était pas Madeleine", a déclaré le père, avant de décrire l'"angoisse" provoquée par les coups de téléphone incessants de l'accusée.
Une autre femme sur le banc des accusés
Julia Wandelt est jugée aux côtés de Karen Spragg, 61 ans, également accusée de harcèlement. Les deux femmes, qui se sont rendues ensemble au domicile des McCann en décembre 2024, rejettent les accusations.
À l'ouverture du procès lundi, le parquet a souligné qu'il existait des "preuves scientifiques irréfutables" -sans donner de précisions- démontrant que Julia Wandelt n'a aucun lien familial avec les McCann. Selon la presse britannique, un test ADN réalisé par un enquêteur privé a montré que Julia Wandelt était Polonaise, mais l'accusée a ensuite contesté les résultats et publié d'autres conclusions du test, montrant qu'elle serait moitié polonaise moitié britannique.
Les parents McCann, eux, se sont toujours refusé à faire un test ADN, jugeant que cela n'était pas de leur "responsabilité" et que les enquêteurs les avait assurés que l'accusée n'était pas leur fille, a souligné Gerry McCann.