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Election législative en Allemagne: Merkel en route vers un troisième mandat

Angela Merkel, affectueusement surnommée "Mutti" (maman) dans son parti, a fait campagne sur sa popularité personnelle et son bilan.

Angela Merkel, affectueusement surnommée "Mutti" (maman) dans son parti, a fait campagne sur sa popularité personnelle et son bilan. - -

L'Allemagne vote ce dimanche au cours de législatives qui doivent reconduire Angela Merkel à la chancellerie, mais risque de la contraindre à gouverner avec ses adversaires sociaux-démocrates.

"Rarement dans l'histoire de la République fédérale d'Allemagne, le résultat d'élections législatives n'aura été aussi ouvert que cette fois-ci", relevait samedi le grand quotidien munichois Süddeutsche Zeitung. Une manière pour le journal de mettre en scène un suspense qui ne sera que partiel puisque les observateurs de la vie politique allemande sont unanimes quant à la certitude de voir Angela Merkel reconduite à la tête du pays. La seule véritable inconnue concerne le fait de savoir si la chancelière devra se résigner à une alliance avec ses rivaux du Parti social-démocrate (SPD), comme elle avait dû le faire lors de son premier mandat, entre 2005 et 2009.

Dès huit heures ce dimanche matin, les bureaux de vote où plus de 61 millions d'Allemands vont se presser ont ouvert comme prévu.

Angela Merkel ultra-favorite

Les derniers sondages parus vendredi et samedi ont confirmé ce qui est annoncé depuis des mois: la chancelière conservatrice, personnalité préférée des Allemands notamment pour sa gestion de la crise de l'euro, devrait se voir confier un troisième mandat de quatre ans à la tête de la première économie européenne, à l'issue d'une campagne totalement centrée sur sa personne.

Angela Merkel, 59 ans, sera bien la femme la plus puissante du monde, titre que lui a décerné le magazine Forbes sept fois. Aucun de ses homologues en Espagne, en France, en Italie, ou au Royaume-Uni, ne s'est fait réélire depuis le début de la crise financière.

Merkel obligée au compromis par le jeu des alliances?

Pourtant, les près de 62 millions d'Allemands appelés aux urnes pourraient sanctionner le gouvernement sortant en infligeant une défaite aux alliés libéraux (FDP) d'Angela Merkel qui empêcherait la poursuite de leur coalition.

La chancelière affaiblie pourrait alors devoir gouverner avec le Parti social-démocrate (SPD) de son rival Peer Steinbrück. Les conservateurs pourraient aussi avoir la possibilité de tenter une alliance, très improbable, avec les Verts.

Certains analystes envisagent une entrée au Parlement du nouveau parti anti-euro, "Alternative pour l'Allemagne" (AFD), qui enverrait le signal inquiétant d'une montée du populisme dans un pays exaspéré par les plans de sauvetage des pays du Sud de l'Europe.

Les conservateurs alliés aux libéraux n'auraient pas de majorité

Le dernier sondage de l'institut Emnid à paraître dimanche dans le journal Bild am Sonntag, crédite les conservateurs d'Angela Merkel (CDU/CSU) de 39% et le parti libéral FDP de 6%, soit un total de 45% qui ne leur assure pas une majorité.

Les sociaux-démocrates, à 26% et leurs alliés traditionnels, les Verts, à 9%, n'ont quasiment aucun espoir de pouvoir former une coalition. Ils refusent de s'allier avec la gauche radicale Die Linke, donnée à 9%, alors que la perspective d'une majorité à eux trois ne peut être exclue.

Les anti-euro de l'AFD sont à 4%, tout proche du seuil des 5% pour entrer au Bundestag (chambre basse du Parlement). Mais les sondeurs n'excluent pas un score supérieur grâce au vote protestataire. "Le suspense persiste jusqu'à la fin", a commenté le patron d'Emnid, Klaus-Peter Schöppner.

A la tête du pays le plus peuplé d'Europe, Angela Merkel, affectueusement surnommée "Mutti" (maman) dans son parti, a fait campagne sur sa popularité personnelle et son bilan, vanté par elle-même comme "le meilleur depuis la Réunification" du pays en 1990.

D. N. avec AFP et Adrien Gindre