Attentat de Berlin: comment Anis Amri a-t-il réussi à traverser au moins deux frontières?

Après le soulagement, le début des questions. L'auteur présumé de l'attentat de Berlin, le Tunisien Anis Amri, a été abattu dans la nuit de jeudi à vendredi vers 3h00 du matin, lors d'un contrôle de police de routine. Identifié sur des photos, quelques heures après l'attaque, dans la capitale allemande, il avait réussi à rejoindre l'Italie. Mais alors qu'un mandat d'arrêt européen avait été lancé, certes 30 heures comment le suspect de 24 ans a-t-il pu franchir au moins deux frontières terrestres sans être inquiété?
"Les contrôles restent par définition aléatoires"
"Les frontières ne sont pas aussi hermétiques que l'on pourrait se l'imaginer, précise René Georges Querry, ancien chef de l'unité de coordination de lutte antiterroriste, à BFMTV. Si on devait établir aux frontières terrestres et maritimes des contrôles aussi stricts que les contrôles qui sont mis en place dans les aéroports, la circulation, la liberté d'aller et venir de chacun (...) serait complètement bloquée".
Toujours selon le spécialiste, "les contrôles restent par définition aléatoires sinon les gens ne peuvent plus circuler normalement, a fortiori en période de fêtes, en période de vacances".
Le suspect de 24 ans pourrait être passé par Chambéry, en France, pour aller à Milan, en passant par Turin. Selon les médias italiens, les policiers auraient d'ailleurs retrouvé un billet de train dans son sac à dos. "Dans les transports en commun, il y a moins de contrôles, il y a beaucoup de monde. C'est extrêmement difficile de faire les contrôles d'identité dans les trains", souligne René Georges Querry.
Le mandat d'arrêt européen avait été lancé contre Anis Amris 30 heures après les faits ce qui lui a laissé énormément de temps pour s'échapper et disparaître dans la nature. Mais toutes les polices européennes, tous les parquets européens avaient cet avis de recherche. Ils connaissaient l'identité de cette homme mais ça n'a semble-t-il pas suffi.