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Allemagne: vote de confiance décisif pour Olaf Scholz après l'effondrement de sa coalition

Olaf Scholz, à Berlin le mercredi 3 juillet 2024

Olaf Scholz, à Berlin le mercredi 3 juillet 2024 - RALF HIRSCHBERGER / AFP

Le chancelier pose la question de confiance au Bundestag, un vote qu'il devrait perdre compte-tenu des équilibres au sein de la chambre basse du Parlement. Cette défaite va permettre la tenue d'un scrutin législatif début 2025.

Chronique d'une défaite annoncée. Plus d'un mois après l'effondrement de sa coalition gouvernementale, le chancelier allemand Olaf Scholz affronte lundi 16 décembre le vote de confiance des députés, ultime étape pour mener au scrutin législatif de février qui mobilise déjà le pays.

Ce sabordage planifié de la part du dirigeant de 66 ans, au pouvoir depuis fin 2021, s'inscrit dans la grave crise que traverse la première économie européenne, autrefois modèle de stabilité politique, au moment même où son partenaire privilégié dans l'UE, la France, est également affaibli.

Action paralysée

La coalition gouvernementale hétéroclite avait implosé le 6 novembre, après le limogeage du ministre des Finances libéral en raison de différends insurmontables sur la politique économique et budgétaire.

Olaf Scholz dirige depuis un gouvernement minoritaire entre son parti social-démocrate et les Verts, dont l'action législative est paralysée.

Pour obtenir la dissolution du Parlement, permettant la tenue de législatives anticipées, le chancelier pose la question de confiance au Bundestag, un vote qu'il devrait perdre compte-tenu des équilibres au sein de la chambre basse du Parlement.

La route sera ainsi dégagée vers le scrutin du 23 février, date sur laquelle les partis se sont préalablement entendus.

Depuis l'après-guerre, quatre chanceliers seulement ont posé la question de confiance au Bundestag, souvent pour provoquer des élections. La séance au Bundestag débutera à 13h par une déclaration d'Olaf Scholz suivie d'un débat, puis du vote.

Scholz peut-il regagner?

Malgré son impopularité chronique et l'échec de sa coalition, l'imperturbable dirigeant social-démocrate veut croire en ses chances d'un second mandat.

A ce stade, les sondages lui accordent peu d'espoir et l'Allemagne se dirige vers une alternance politique avec le camp conservateur CDU/CSU mené par Friedrich Merz donné nettement gagnant, fort de 30 à 33% des intentions de vote.

Le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) est crédité de 17 à 19,5%, mais les autres formations excluent toute coopération avec lui. Le SPD engrangerait 15% à 17% des voix, les Verts de 11,5% à 14%.

Mais le chancelier a déjà prouvé sa capacité à déjouer les pronostics en remportant les élections en 2021, contre toute attente.

Et il veut renouveler la performance en rassurant par son expérience dans un contexte géopolitique mondial tourmenté et plongé dans l'inconnu par l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche.

Les sociaux-démocrates ne perdent d'ailleurs pas une occasion de souligner l'inexpérience de Friedrich Merz, mis sur la touche autrefois par l'ancienne chancelière Angela Merkel (2005-2021) et qui n'a jamais occupé de poste de ministre ou de maire.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV