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Allemagne: Olaf Scholz juge la droite capable d'une coalition avec l'extrême droite

Olaf Scholz, à Berlin le mercredi 3 juillet 2024

Olaf Scholz, à Berlin le mercredi 3 juillet 2024 - RALF HIRSCHBERGER / AFP

À moins d'un mois des élections législatives, le chancelier allemand évoque l'hypothèse d'un potentiel gouvernement entre la droite et son extrême, même le candidat de la CDU a exclu un tel scénario.

L'opposition de droite en Allemagne, en tête des sondages en vue des élections de février, est capable de former une coalition avec l'extrême droite, comme en Autriche, a estimé le chancelier social-démocrate Olaf Scholz ce vendredi 31 janvier.

Même s'il a exclu toute coopération ou pourparlers de coalition avec le parti d'extrême droite AfD en vue de la formation d'un futur gouvernement, le candidat de la CDU Friedrich Merz "doit maintenant accepter l'accusation selon laquelle on ne peut pas lui faire confiance", a déclaré son adversaire social-démocrate vendredi dans un podcast du journal Zeit.

La question d'un rapprochement entre les démocrates-chrétiens (CDU/CSU) de Friedrich Merz, favori des sondages pour les élections législatives du 23 février, et l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), crée un séisme politique dans le pays depuis l'adoption mercredi d'une motion des conservateurs visant à durcir la politique migratoire, avec le soutien de ce parti d'extrême droite.

Olaf Scholz a établi un parallèle avec la situation politique en Autriche voisine.

Comparaison avec l'Autriche

Les conservateurs autrichiens du parti ÖVP "ont tous dit qu'ils ne formeraient pas de coalition avec le (parti d'extrême droite) FPÖ. Et maintenant, il pourrait y avoir une coalition avec eux, et même un chancelier du FPÖ", a dit l'actuel chef de gouvernement.

Après être arrivé en tête aux élections de fin septembre avec près de 29% des suffrages, le parti autrichien de la Liberté (FPÖ), emmené par le très radical Herbert Kickl, négocie désormais la formation d'un gouvernement en tandem avec les conservateurs de l'ÖVP.

Olaf Scholz juge ce scénario possible en Allemagne à l'issue des discussions entre partis, qui pourraient prendre plusieurs mois. "En octobre par exemple", a-t-il suggéré.

L'AfD est créditée d'environ 20% des intentions de vote, loin derrière les conservateurs qui rassembleraient 30% des voix, mais devant le SPD d'Olaf Scholz (15%) et les Verts (13%).

Jeudi, Friedrich Merz a de nouveau exclu toute coopération ou pourparlers de coalition avec l'AfD en vue de la formation d'un futur gouvernement. "Je vendrais l'âme de la CDU si je pensais à faire" une alliance de ce type, synonyme selon lui de "déclin final pour l'Allemagne", a-t-il affirmé.

Baptiste Farge