Un général de police ukrainien propose de se rendre aux Russes pour sauver les enfants de Marioupol

Image satellite de la ville ukrainienne de Marioupol bombardée, prise le 19 mars 2022. - Satellite image ©2022 Maxar Technologies / AFP
Donner sa vie pour en sauver d'autres. Alors que la Russie poursuit son invasion du territoire ukrainien depuis un mois, Vyacheslav Abroskin, un général de la police ukrainienne, propose dans un message publié sur sa page Facebook de se rendre à l'ennemi en échange de l'évacuation des enfants de Marioupol.
"Aujourd'hui, de nombreux enfants restent dans la ville complétement détruite. S'ils ne sont pas sauvés maintenant, ils mourront dans les prochains jours. Le temps presse", alerte-t-il.
L'armée russe bombarde depuis plusieurs semaines Marioupol, faisant de nombreuses victimes civiles. La ville portuaire est aujourd'hui détruite à 90%, selon le maire adjoint. Les chars russes sont entrés dans la ville ce mardi, où 200.000 personnes sont toujours bloquées.
Trois jours pour évacuer les civils
Le général de police en appelle aux Russes afin de sauver ces enfants restés aux milieux des décombres.
"Donnez la possibilité aux enfants de sortir de Marioupol. (...) J'offre ma vie en échange de celles des enfants qui restent encore en ville."
La situation humanitaire se dégrade jour après jour pour les habitants, qui vivent dans les sous-sols, sans ressources ni communication.

Vyacheslav Abroskin propose même d'organiser lui-même la fuite des enfants avant de se rendre aux soldats russes.
"J'ai besoin de trois jours en ville. Au dernier poste de contrôle lors du voyage de retour avec eux, je me rends", promet-il.
"Je suis inclus dans vos listes de sanctions"
Ce général de police a combattu contre les forces pro-russes dans la région de Donetsk entre 2014 et 2018.
"Des dizaines d'entre vous ont été tués en ma présence", écrit-il aux Russes.
Il se sait d'ailleurs recherché par les Russes. "Je suis inclus dans vos listes de sanctions. Vous avez comploté pour m'assassiner", écrit-il.
Il veut faire de sa position de haut-gradé un argument de poids dans cet échange. "Je suis le général qui est peut-être le plus proche du célèbre régiment Azov." Ce régiment réputé néo nazi est au coeur de la propogande du Kremlin pour justifier la destruction de Marioupol.
"C'est mon initiative personnelle. Ma vie n'appartient qu'à moi", conclut Vyacheslav Abroskin. Le message sur sa page Facebook a récolté plus de 3000 réactions, sans recevoir - pour le moment - de réponse de l'armée russe.