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Russie

"Nous allons les achever": Vladimir Poutine affirme que la Russie a "l'initiative stratégique" sur le front

Vladimir Poutine en visite à Mourmansk en Russie le 27 mars 2025

Vladimir Poutine en visite à Mourmansk en Russie le 27 mars 2025 - Gavriil Grigorov / POOL / AFP

Le président russe Vladimir Poutine a évoqué ce vendredi 28 mars l'idée d'une "administration transitoire" pour l'Ukraine, sous l'égide de l'ONU, tout en se disant convaincus que son armée est en bonne position pour "atteindre tous les objectifs annoncés" sur le front. De son côté, Volodymyr Zelensky craint une nouvelle grande "offensive de printemps".

Le président russe affiche sa confiance sur le front. Vladimir Poutine a affirmé que les forces russes avaient "l'initiative stratégique" sur le front face à l'Ukraine, plus de trois ans après le début du conflit, ce vendredi 28 mars, lors d'une rencontre avec des marins russes, tard dans la nuit, à Mourmansk.

"Sur toute la ligne de front, nos forces ont l'initiative stratégique (...). Il y a des raisons qui portent à croire que nous allons les achever", a-t-il assuré.

"Nous nous dirigeons progressivement, peut-être pas aussi rapidement quelqu'un aimerait, mais avec insistance et certitude, pour atteindre tous les objectifs annoncés" au début de l'offensive en Ukraine, a encore assuré Vladimir Poutine, estimant que "le peuple ukrainien lui-même devrait comprendre ce qui passe".

Des prises russes dans la région de Koursk

Ces dernières semaines, l'armée russe annonce quasi-quotidiennement la prise de nouvelles localités en Ukraine. Ce vendredi, la Russie a affirmé avoir repris un village de sa région frontalière de Koursk, appelé Gogolevka.

Mi-mars, Volodymyr Zelensky a reconnu que la Russie mettait un "maximum de pression" sur les régions ukrainiennes dans la région de Koursk, alors que ses forces armées occupent depuis août une petite partie de cette région frontalière de l'Ukraine.

La Russie avait revendiqué un peu plus tôt la reprise de cinq localités près de la ville de Soudja, dans la région de Koursk. Des médias d'État ont affirmé par ailleurs que les troupes russes étaient entrées dans la ville, ce qui représenterait un nouveau revers de taille pour Kiev, mais cela n'a pas été confirmé par les autorités russes.

L'Ukraine contrôle depuis août dernier une petite partie de cette région russe, qu'elle espère l'utiliser comme monnaie d'échange lors de possibles pourparlers de paix. Mais ses soldats perdent du terrain à un rythme soutenu ces dernières semaines.

Signe des difficultés rencontrées par son armée sur le terrain, Volodymyr Zelensky a remplacé le chef d'état-major des forces armées nationales Anatoly Barguylevytch qui a été limogé pour être remplacé par Andriï Gnatov, le 16 mars.

Zelensky convaincu que Poutine "prépare une offensive"

De son côté, Volodymyr Zelensky affirme jeudi 27 mars, dans un entretien au Figaro, que "Poutine essaie de gagner du temps". Le président ukrainien estime que son homologue russe "se prépare à une offensive de printemps".

"Poutine prépare une nouvelle offensive, notamment à Soumy et dans la région de Kharkiv. Il voulait déjà lancer cette opération il y a huit mois, mais nous l’en avons empêché grâce à notre intervention à Koursk", soutient le président ukrainien, estimant que le maître du Kremlin joue la montre dans les négociations.

"Les forces russes se sont emparées de 3.000 kilomètres. Certes, ce n’est pas rien. Mais le prix humain pour les obtenir a été gigantesque", juge-t-il des avancées russes depuis plus de trois ans.

Une "force de réassurance" en Ukraine?

Alors que le président américain Donald Trump prône la fin du conflit en Ukraine le plus vite possible depuis son arrivée au pouvoir en janvier, la Russie est accusée par Kiev de jouer la montre en refusant un cessez-le-feu afin de pousser son avantage militaire sur le terrain.

Jeudi, les alliés européens de l'Ukraine se sont réunis à Paris pour discuter des "garanties" de sécurité pour Kiev. Le Royaume-Uni et la France ont évoqué le possible déploiement futur d'une "force de réassurance" dans le pays qui fait face à un assaut russe depuis plus de trois ans.

Vladimir Poutine a évoqué ce vendredi l'idée d'une "administration transitoire" pour l'Ukraine, sous l'égide de l'ONU, afin d'organiser une élection présidentielle "démocratique" dans ce pays avant toute négociation sur un accord de paix.

Juliette Desmonceaux avec AFP