Les autorités russes n'aiment pas le twerk

Trois danseuses ont été condamnées à de la prison pour cette vidéo. - BFMTV
Les autorités russes ne plaisantent pas avec le twerk, cette danse ponctuée de poses très suggestives, et rendue célèbre par les chanteuses Miley Cyrus et Nicky Minaj.
Un tribunal de Novorossiisk a en effet condamné samedi trois jeunes femmes à des peines de prison, pour un twerk exécuté devant un monument en mémoire de la Seconde guerre mondiale, et pour avoir diffusé en ligne une vidéo de cette danse.
Deux des danseuses ont été condamnées à dix jours de prison et la troisième à quinze jours d'emprisonnement. Des amendes ont été infligées à deux autres danseuses. Les parents d’une sixième danseuse, qui est mineure, ont eux aussi reçu une amende pour "mauvaise éducation" de leur enfant.
Le parquet avait lancé une enquête après qu'un groupe de six jeunes filles, dont une mineure, eut publié une vidéo sur Youtube de ce twerk lascif devant un ensemble commémorant la Seconde guerre londiale.
Le procureur a indiqué que les femmes "dansaient un twerk érotique et sexuel". "Ce geste d'irrévérence à l'égard de la mémoire de l'histoire de la guerre est inacceptable et toute tentative de profanation des sites à la gloire de l'armée sera immédiatement stoppée", ont déclaré les procureurs.
Un twerk de collégiennes fait scandale
Les jeunes femmes ont été déclarées coupables de "hooliganisme", le même motif qui avaient conduit les Pussy Riot en prison après leur "prière punk" anti-Poutine. Mais contrairement à ces dernières, les férues de twerk n'avaient visiblement aucune intention politique. Les jeunes femmes tournaient un clip de promotion pour des cours de danse.
Il s'agit en Russie du deuxième scandale autour du twerk depuis le début de l'année. Des poursuites judiciaires ont déjà été engagées après la mise en ligne mi-avril d'une vidéo qui montre des élèves d'une école de danse déguisées en abeilles, esquissant des mouvements de twerk, lors d'un spectacle donné fin janvier.
Selon l'agence de presse russe RIA Novosti, l'école de danse a cessé d'enseigner le twerk un mois après le spectacle. Un comité spécial comprenant des responsables politiques et des représentants d'école a même été créé pour s'assurer que cet "incident" ne se reproduirait plus dans le pays.
Le site anglophone russe RT rapporte que des parallèles avec l'URSS ont été évoqués sur les réseaux sociaux. Les autorités soviétiques bannissaient alors toutes les formes de culture "idéologiquement étrangères", comme le boogie-woogie et le foxtrot dont raffolaient les "Stilyagi", les "hipsters" de l'époque.