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Guerre en Ukraine: ces pays qui soutiennent la Russie

Le président russe Vladimir Poutine reçoit son homologue syrien Bachar al-Assad au Kremlin le 13 septembre 2021

Le président russe Vladimir Poutine reçoit son homologue syrien Bachar al-Assad au Kremlin le 13 septembre 2021 - Mikhail KLIMENTYEV © 2019 AFP

Plusieurs alliés historiques de la Russie ont refusé de condamner l'attaque de Vladimir Poutine en Ukraine, préférant rendre l'Otan responsable de cette guerre.

Une pluie de condamnations et de sanctions s'abat sur la Russie depuis le début de son action militaire en Ukraine jeudi, venant notamment de pays européens et des États-Unis. Mais la communauté internationale n'est pas unanime sur ce sujet, et certains États ont préféré s'abstenir de condamner clairement Moscou, quand d'autres ont au contraire choisi d'afficher leur appui au président russe Vladimir Poutine.

Les alliés historiques de la Russie, et surtout les adversaires des États-Unis et de l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord), ont ainsi partagé ces derniers jours des messages de soutien à Moscou.

· La Syrie "se tient aux côtés de la Russie"

Le président syrien, Bachar al-Assad, a ainsi salué vendredi l'invasion de l'Ukraine par la Russie lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe, Vladimir Poutine.

"Le président Assad a souligné que ce qui se passe aujourd'hui est une correction de l'Histoire et un rétablissement de l'équilibre de l'ordre international après la chute de l'Union soviétique", indique la présidence syrienne dans un communiqué. "La Syrie se tient aux côtés de la Russie, étant convaincue du bien-fondé de sa position", a estimé le président syrien.
"Faire face à l'élargissement de l'Otan est un droit pour la Russie", a ajouté Bachar al-Assad, qualifiant l'organisation de "menace mondiale" et d'"outil pour mettre en oeuvre les politiques irresponsables des pays occidentaux visant à déstabiliser le monde". "Les nations occidentales sont responsables du chaos et de l'effusion de sang", a encore dit Bachar al-Assad au cours de l'échange téléphonique vendredi.

Pour rappel, Damas est un allié fidèle de la Russie qui intervient militairement en Syrie depuis 2015 en soutien aux forces de Bachar al-Assad et contre les jihadistes. Cette intervention est largement considérée comme le tournant qui a permis au régime de Bachar al-Assad de se maintenir au pouvoir.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a lui également attaqué l'Otan jeudi, lors d'un appel téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine. "L'expansion de l'Otan est une menace grave pour la stabilité et la sécurité de pays indépendants dans différentes régions", a déclaré Ebrahim Raïssi, cité par un communiqué de la présidence iranienne.

Plus tôt dans la journée, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian avait estimé que "la crise ukrainienne trouvait ses racines dans les provocations de l'Otan". Le chef de la diplomatie iranienne a toutefois également affirmé que "la guerre n'était pas une solution" et appelé à un "cessez-le-feu" pour "trouver une solution démocratique et politique".

Le président vénézuélien Nicolas Maduro avait assuré mardi son homologue russe Vladimir Poutine de son soutien dans la crise en Ukraine. "Le Venezuela est avec Poutine, il est avec la Russie. Il est avec les causes courageuses et justes dans le monde". Dans un communiqué diffusé vendredi, à la suite de l'attaque, la présidence vénézuélienne a réaffirmé son soutien à la Russie, déplorant une "violation des accords de Minsk par l'Otan, promue par les États-Unis".

Cela a "généré de fortes menaces contre la fédération de Russie, son intégrité territoriale et sa souveraineté, ainsi qu'entravé les bonnes relations entre les pays voisins", selon Nicolas Maduro, qui refuse d'appliquer des sanctions contre la Russie. Il appelle dans le même temps au retour de la diplomatie pour trouver des "solutions pour la paix".

· La "complicité" de la Biélorussie

Les États-Unis, le Canada, l'Australie et l'Union Européenne ont annoncé, en plus des sanctions contre la Russie, des actions à l'encontre de la Biélorussie. Le pays est accusé d'avoir soutenu et aidé l'invasion de l'Ukraine par la Russie, car il a permis à l'armée russe d'utiliser son territoire pour entrer en Ukraine et notamment de se diriger vers Kiev, la capitale.

Canberra a ainsi annoncé avoir sanctionné des figures du gouvernement biélorusse pour avoir "encouragé l'invasion". Le Canada a lui annoncé des sanctions contre ce pays "qui a facilité cette invasion", a indiqué vendredi le Premier ministre Justin Trudeau.

"La complicité du régime d'Alexandre Loukachenko dans l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au mépris le plus total du droit international et des accords signés, marque une nouvelle et très grave étape dans le processus de soumission de M. Loukachenko à la Russie", a déclaré vendredi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, à l'issue d'une rencontre avec la cheffe de l'opposition bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa à Paris.

· La Chine "soutient la Russie dans la résolution" du conflit

La Chine est restée pour l'instant modérée dans ses propos, ne souhaitant pas s'opposer frontalement à la Russie, pays ami avec lequel elle partage certaines vues, comme une opposition à un élargissement de l'Otan. Mais Pékin ne souhaite pas non plus apparaître comme soutenant une invasion de l'Ukraine.

Le président chinois Xi Jinping s'est entretenu vendredi avec son homologue russe Vladimir Poutine, se disant favorable à une résolution du conflit par la voie diplomatique. La Chine "soutient la Russie dans la résolution (du conflit) par le biais de négociations avec l'Ukraine", a rapporté la télévision publique CCTV dans un compte rendu de l'échange téléphonique.

Sans employer le terme de guerre ou d'invasion, Xi Jinping a souligné des "bouleversements dans l'Est de l'Ukraine" qui "préoccupent la communauté internationale", selon CCTV. Le compte rendu ne mentionne cependant pas d'appel à l'arrêt des combats par Moscou. "La position fondamentale de la Chine est le respect de la souveraineté et l'intégrité territoriale de tous les pays", a néanmoins indiqué Xi Jinping à son homologue russe, déclarant aussi attacher de l'importance au respect des "préoccupations raisonnables en matière de sécurité" de la Russie.

· L'Inde ne se positionne pas

Plusieurs pays ne se sont pas encore positionnés sur ce conflit, ne penchant officiellement ni pour la Russie, ni pour l'Ukraine.

L'Inde n'a ainsi pas condamné clairement l'invasion russe de l'Ukraine, a indiqué vendredi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki. Le Premier ministre indien Narendra Modi s'est entretenu jeudi au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine et a appelé à un "arrêt immédiat de la violence" mais sans condamner fermement l'invasion. Il a "demandé des efforts concertés de toutes les parties pour retourner sur le chemin des négociations et du dialogue diplomatiques".

Lors d'un vote au Conseil de sécurité de l'ONU pour voter une résolution condamnant "l'agression contre l'Ukraine" de la Russie, et lui demandant de retirer ses troupes "immédiatement" du pays, cet État, et d'autres, se sont abstenus. Sur les 15 membres du Conseil, 11 pays ont voté en faveur du texte, et trois se sont abstenus: Chine, Inde et Emirats arabes unis. Pékin a affirmé être contre la prise de sanctions qui pleuvent sur la Russie, mais l'Inde et les Emirats n'ont pas expliqué clairement leur abstention.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon avec AFP Journaliste BFMTV