Après une attaque "au chlore" la Russie lance des frappes aériennes en Syrie

Un Syrienne recevant un traitement dans un hôpital d'Alep après une probable attaque au gaz toxique le 24 novembre 2018. - George Ourfalian - AFP
Le pouvoir syrien a accusé samedi des groupes "terroristes" d'avoir mené une attaque chimique dans la ville d'Alep, un drame qui a provoqué une centaine de cas de suffocation et entraîné des raids de représailles dimanche de l'allié russe. Le ministère de la Défense russe affirme que l'attaque terroriste a été menée par des "combattants", terme utilisé par la Russie pour désigner les rebelles syrien.
Les autorités syriennes et leur allié russe évoquent un possible recours au "chlore".
Une importante coalition rebelle a démenti toute implication dans l'attaque samedi soir contre cette métropole du nord aux mains du régime. "Nous démentons les allégations mensongères du régime sur une attaque contre Alep qui aurait été menée par les révolutionnaires (...) à l'aide de projectiles contenant du gaz de chlore", a indiqué dans un communiqué le porte-parole de la coalition Naji Moustapha.
"Toutes les cibles des combattants ont été détruites"
Samedi soir des "groupes terroristes" ont tiré à l'aide de lance-grenades des "explosifs contenant apparemment du chlore", a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense Igor Konachenkov cité par l'agence russe TASS. Les auteurs des tirs se trouvaient dans la zone tampon d'Idleb (nord-ouest) contrôlée par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Sham,
En réaction à cette attaque, "des frappes aériennes ont été menées par des avions de l'armée russe", a déclaré le porte-parole. Il a précisé que "suite aux frappes, toutes les cibles des combattants ont été détruites".
Une centaine de Syriens hospitalisés
Les blessés semblaient pris de vertige et avaient du mal à respirer, et ont été soignés à l'aide de masques à oxygène, qu'ils ont gardé pendant une quinzaine de minutes. L'agence officielle Sana a fait état de "107 cas de suffocation". L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) parle, lui, de 94 cas de suffocation, dont la majorité ont quitté l'hôpital.
Des chimistes militaires russes sont arrivés dans cette région pour porter assistance aux victimes et évaluer la situation, a assuré Igor Konachenkov. Selon lui, 46 personnes, dont huit enfants, ont souffert d'exposition aux produits chimiques et ont été hospitalisées.
Durant le conflit syrien, qui dure depuis sept ans, les pays occidentaux ont accusé à de nombreuses occasions le régime syrien, et non les groupes rebelles, d'avoir fait usage d'armes chimiques contre la population civile. Des accusation toujours réfutées par le régime de Damas et son principal soutien, la Russie.