Des soldats ukrainiens accusés d'avoir exécuté des prisonniers de guerre russes

Des soldats ukrainiens à Severodonetsk, dans la région du Donbass, le 7 avril 2022 dans l'est de l'Ukraine - FADEL SENNA
Les images terribles d'Ukraine continuent d'émerger, avec cette fois des Russes comme potentielles victimes. Une vidéo postée le 30 mars sur le réseau social Telegram, semble montrer des militaires ukrainiens en train d'exécuter un prisonnier de guerre russe. La scène a été authentifiée jeudi par le New York Times et la BBC.
La vidéo montre quatre personnes vêtues de treillis militaires allongées sur le sol dans de grandes flaques de sang. L'une d'entre elles a les mains attachées dans le dos. Plusieurs véhicules portant le signe V peint sur le flanc, associé aux forces russes, apparaîssent en arrière-plan.
Parmi les quatre individus, un seul présente encore des signes de vie. "Regarde, il est toujours vivant, filme ces maraudeurs", lance, selon The Guardian, une voix en russe, langue parlée dans certaines régions d'Ukraine. Un soldat tire à plusieurs reprises sur l'individu, jusqu'à ce qu'il ne bouge plus.
"Gloire à l'Ukraine", "gloire aux héros", proclament plusieurs soldats. "Ne venez pas chez nous", met en garde un homme en fin de vidéo.
L'un des soldats potentiellement identifié via un test biométrique
Si de nombreuses zones d'ombres demeurent, notamment sur la date et le lieu exacts de la vidéo, la scène se déroulerait en Ukraine, sur une route en direction de l'ouest de Kiev, selon les journalistes de la BBC. Deux des personnes au sol portent des brassards blancs, associés aux forces russes dans certaines parties d'Ukraine, tandis que les soldats debout portent des brassards bleus et jaunes, couleurs de l'Ukraine.
L'un des soldats présents sur les images pourraît être un Géorgien entretenant des liens forts avec l'Ukraine, selon un test biométrique réalisé par la BBC. Le terme "Géorgiens" en russe semble d'ailleurs être mentionné dans la vidéo. L'identité de l'homme est encore en cours de confirmation, précise le média britannique.
Le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba a déclaré jeudi avoir pris connaissance de l'existence de ces images et a assuré qu'elles seraient "bien sûr examinées".
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a de son côté affirmé ne pas avoir vu la vidéo, mais a déclaré que "chaque élément rapportant de potentielles violations du droit international devrait être suivi ou examiné", ajoutant que "toute violation du droit international et tout crime de guerre est toujours inacceptable".