"Ce n'est pas assez!": Inna Shevchenko appelle les dirigeants occidentaux à plus de fermeté contre Moscou

La journaliste et militante féministe ukrainienne Inna Shevchenko met en garde, sur BFMTV, quant à la faiblesse de réaction des Occidentaux devant l'invasion russe. Selon elle, Vladimir Poutine n'entend pas s'arrêter à "la destruction de l'Ukraine".

"Beaucoup de choses ont été faites mais ce n'est pas assez". Inna Shevchenko, figure du mouvement Femen et journaliste à Charlie Hebdo, appelle les dirigeants occidentaux à réagir plus durement à l'égard de la Russie, qui bombarde et assiège de nombreuses villes ukrainiennes depuis le 24 févier et essaie de s'emparer de Kiev.

"Aujourd'hui, le monde ne réalise toujours pas l'ampleur du massacre qui a lieu en ce moment-même au coeur de l'Europe", estime la militante féministe au micro de BFMTV.

"Vous savez, même les guerres ont des règles. Or cette guerre-là ne connaît aucune règle: des civils sont attaqués, l'armée russe bombarde délibéremment des bâtiments, des hôpitaux, des écoles. Ça se passe au coeur de l'Europe, un continent qui aime parler des valeurs de liberté et de démocratie. Un continent qui, il me semble, a oublié la signification de ses propres valeurs."

"Une tentative d'effacer cette nation"

Sur BFMTV, Inna Shevchenko qualifie l'offensive russe de "tentative d'effacer cette nation". "Vladimir Poutine a commencé cette guerre avec l'intention d'envahir le territoire, d'établir plus de contrôle dans la région mais il a échoué, et ça tout le monde l'a compris dans le monde entier et au Kremlin", analyse la journaliste.

Par conséquent, selon elle, le président russe "n'essaie plus d'envahir le territoire parce que ce n'est pas possible, les Ukrainiens ne vont pas se soumettre à Vladimir Poutine. Alors aujourd'hui il essaie de détruire les Ukrainiens".

Si Inna Shevchenko salue les sanctions inédites qui ont été prises par le bloc occidental envers Moscou, elle considère que cela n'est pas suffisant pour arrêter Vladimir Poutine. "Beaucoup de choses ont été faites mais ce n'est pas assez", déplore-t-elle. "Je pense que la réponse ne correspond pas à l'ampleur du massacre qui a lieu en ce moment-même. Chaque jour qui passe, les Ukrainiens paient un prix extrêmement fort".

Sur BFMTV, elle appelle donc les dirigeants occidentaux à "comprendre les conséquences d'une tombée de l'Ukraine pour le continent". "Je crains que Vladimir Poutine réussisse, non pas l'invasion de l'Ukraine mais sa destruction. Et d'ajouter, comme une mise en garde: "Sur les chaînes propagandistes russes contrôlées par le Kremlin, ils parlent de comment l'armée russe pourrait tenter d'envahir les Pays baltes, la Suède... on parle déjà de ça".

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV