Tir de missile nord-coréen: Donald Trump et Shinzo Abe veulent "accroître la pression"

Des passants à Tokyo devant un écran montrant la trajectoire du missile au-dessus du Japon le 29 août 2017 - Toshifumi Kitamura-AFP
Le président américain et le Premier ministre japonais se sont accordés pour accentuer la pression sur le régime de Pyongyang après le tir ce mardi matin d'un missile nord-coréen qui a survolé le Japon. Une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Corée du Nord doit se tenir ce mardi après-midi à New York à la demande de Tokyo et Washington.
"Une réunion d'urgence aux Nations unies"
"Nous devons immédiatement tenir une réunion d'urgence aux Nations unies et augmenter la pression sur la Corée du Nord", a appelé un peu plus tôt Shinzo Abe à Tokyo à l'issue d'un entretien téléphonique d'une quarantaine de minutes avec le locataire de la Maison Blanche. "Accroître la pression: le Japon et les États-Unis sont totalement d'accord sur ce point", a-t-il insisté.
Selon le chef du gouvernement, Donald Trump a réaffirmé "le très fort engagement des États-Unis, à 100% aux côtés de son allié japonais", après cette "menace sans précédent". Shinzo Abe avait estimé juste après le tir que le missile représentait une "menace sérieuse et grave à la sécurité" du Japon.
Des menaces sur le territoire américain de Guam
La Corée du Nord a déjà tiré samedi trois missiles de courte portée en mer du Japon, au moment où des dizaines de milliers de soldats américains et sud-coréens participaient à des manœuvres dans la péninsule. Mais ce dernier tir représente une escalade supplémentaire de la part de Pyongyang, qui a récemment menacé de tirer une série de missiles en direction du territoire américain de Guam.
En 1998, un missile balistique était déjà passé au-dessus du Japon, puis un projectile en 2009, mais la Corée du Nord n'avait pas atteint à cette époque le degré de sophistication actuel dans le développement de ses programmes nucléaire et balistique.
Des millions d'habitants appelés à se mettre à l'abri
Shinzo Abe a aussi souligné l'importance du rôle de la Chine et de la Russie pour inciter la Corée du Nord à "changer de politique". Pékin a par ailleurs estimé que la crise dans la péninsule coréenne était désormais à un "tournant" et a appelé à la retenue. La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a réaffirmé l'appel à la reprise de pourparlers de paix, ajoutant que "les pressions et les sanctions" contre Pyongyang "ne peuvent fondamentalement résoudre le problème". La Russie s'est quant à elle déclarée "extrêmement préoccupée" par la situation en Corée du Nord, dénonçant une "tendance vers une escalade".
Un peu plus tôt, le ministre de la Défense japonais avait expliqué que le Japon n'avait pas essayé d'abattre le missile, qui a survolé l'île de Hokkaido, dans le nord du pays, pendant deux minutes et est tombé ensuite dans les eaux de l'océan Pacifique, à 1180 km à l'est des côtes japonaises. "Nous avons estimé qu'il ne posait pas le risque de chuter sur notre territoire, donc nous avons décidé de ne pas agir", a-t-il dit à la presse.
Par mesure de précaution, des millions d'habitants du nord du pays ont reçu, peu après le lancement survenu vers 6 heures locales, un message du gouvernement les appelant à se mettre à l'abri.