Vol Malaysia Airlines: les proches des passagers priés de quitter l'hôtel

Des familles chinoises sortent d'une rencontre avec les autorités malaisiennes à l'hôtel Lido de Pékin, le 24 mars 2014. - -
C'est l'affront de trop pour les familles des disparus du vol MH370, qui s'est abîmé le 8 mars dernier. La compagnie Malaysia Airlines a annoncé jeudi qu'elle allait cesser de prendre en charge les frais de logement des proches, hébergés depuis deux mois par ses soins, notamment à l'hôtel Lido de Pékin.
"Malaysia Airlines nous a brusquement demandé de quitter les lieux. Je suis furieux", a indiqué Steven Wang. Sa mère était à bord du Boeing qui s'est, selon les enquêteurs, abîmé dans l'océan Indien mais dont la disparition reste mystérieuse. "Ils auraient dû pour le moins nous donner une période d'ajustement, pour nous laisser le temps de nous préparer et de rassembler nos affaires", a-t-il déploré.
Un hôtel où se cristallisent les tensions
C'est à l'hôtel Lido de Pékin qu'étaient régulièrement organisées à l'attention des familles chinoises des rencontres avec des responsables de Malaysia Airlines ou des autorités malaisiennes. Ces rencontres ont été émaillées de crises de nerfs et d'incidents orageux avec les familles, dont bon nombre sont toujours convaincues que Kuala Lumpur leur cache la vérité depuis le 8 mars, jour où l'appareil à destination de Pékin a disparu des écrans radar civils. Il transportait 153 passagers Chinois, soit les deux-tiers des personnes à bord.
Dans un communiqué, la compagnie a indiqué jeudi qu'elle "recommandait aux familles de recevoir désormais les informations sur les opérations de recherche et l'enquête dans le confort de leurs propres domiciles". "Nous nous sentons impuissants. Nous n'avons plus le choix, il nous ont ordonnés de faire nos valises et de quitter l'hôtel", s'est désolé Wen Wancheng, dont le fils était à bord du MH370.
Wen Wancheng a ainsi expliqué que les proches des passagers logeant à l'hôtel Lido avaient été enjoints de quitter les lieux d'ici 18 heures, heure locale, vendredi, mais qu'un petit groupe d'entre eux s'était élevé contre cette décision et espérait un report. Néanmoins, toute manifestation restait improbable, a-t-il jugé, estimant que les familles allaient "probablement partir progressivement", une par une, et non pas simultanément. Des dizaines de policiers ont patrouillé vendredi à l'intérieur de l'hôtel.