Chine : le PCC et les arcanes du pouvoir

Le XVIIIe Congrès du Parti communiste chinois s'est ouvert la nuit dernière, à Pékin. - -
C'est l'événement politique majeur de ces cinq dernières années en Chine. Le 18e Congrès du parti communiste chinois (PCC) vient de s'ouvrir, jeudi, à Pékin et doit amener au renouvellement de la majorité des cadres dirigeants chinois et à la nomination de Xi Jinping à la tête du Parti, pour succéder à Hu Jintao.
A cette occasion, BFMTV.com fait le point sur le fonctionnement du pouvoir politique en Chine. Un système complexe, dont toute l’organisation repose sur le parti communiste, véritable noyau décisionnel.
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Un parti surpuissant
Fort de ses 82 millions de membres - ce qui en fait le plus grand parti au monde - le parti communiste reste le parti unique en Chine, l’opposition politique n’étant pas autorisée (sauf pour huit partis minoritaires, depuis 1950, dont les activités sont toutefois gérées par PCC). L'enjeu central de ce 18e Congrès - dont rien ne filtrera puisqu'il se tient à huis clos - est de renouveler la composition des instances centrales du parti. A l'issue d'une semaine de réunions, les plus hautes figures du PCC et donc de l'Etat chinois, auront donc changé.
Aujourd'hui, le Parti communiste chinois est composé de plusieurs organes, dont les principaux, qui regroupent les cadres dirigeants, sont le secrétariat général, le bureau politique, le comité permanent du bureau politique et le Comité central. Au cours du Congrès, la composition de la Commission militaire centrale, autre organe-clé du PC puisqu’elle contrôle l’armée - doit également être renouvelée.
Le comité permanent : l'organe-clé
Saint des saints, instance suprême, le comité permanent du bureau politique, qui va voir son effectif entièrement renouvelé, est l'enjeu crucial de ce 18e Congrès. Car avec son nombre variable de membres, qui peut aller de 5 à 11 selon les décennies, il est véritablement l’organe-clé, d’où toutes les décisions émergent.
De fait, les figures les plus importantes du parti y siègent et chaque membre y a un rôle précis : le numéro un est chargé de l’organisation des débats et gère la politique étrangère et les affaires militaires. Les questions économiques reviennent au numéro trois. Et les autres membres se répartissent les portefeuilles restants.
Les réunions de ce noyau central se tiennent à huis clos, toutes les semaines, ce qui en fait un organe totalement opaque. En revanche, les décisions y sont collectives afin d’éviter que tous les pouvoirs soient centralisés dans les mains d’un seul homme.
La suprématie du parti sur l'Etat
Le Congrès va également entériner la succession de Hu Jintao. Sans surprise, le futur leader du pays, Xi Jinping, accèdera à la tête du parti et de son comité permanent, avant de prendre la direction de l'Etat et de l'armée. Il prendra d’ailleurs ses fonctions de secrétaire général du PCC avant celles de président de la République populaire de Chine, ce qui est en soi un symbole.
Un détail qui révèle le fait qu’en Chine, tout le pouvoir d’Etat se retrouve centralisé au sein de l’entité du parti communiste, malgré l'existence d'institutions politiques "classiques" (président, Premier ministre, gouvernement, Assemblée nationale). Il y a donc des comités du parti pour tous les ministères, institutions et entreprises publiques, qui élaborent les politiques que les ministères se contenteront d’appliquer. Ainsi, l’Assemblée nationale populaire, qui se réunit une semaine par an, est totalement soumise au PCC, comme toutes les autres institutions étatiques.
Cependant certains aspects "radicaux" du parti communiste historique ont disparu. Aussi, si la figure de Mao, père fondateur du parti, reste adulée par certains Chinois, la notion de dirigeant à vie n'existe plus. Pas de trace, non plus, d’un culte de la personnalité outrancier, si caractéristique de l’ère Zedong.