Boeing 777 disparu: des recherches chaotiques

Un membre de l'armée de l'air indonésienne étudie une carte, le 12 mars. L'Indonésie, comme onze autres nations, est engagée dans les opérations de recherche. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Entre révélations, démentis et confusions, les recherches, toujours infructueuses, pour tenter de localiser le Boeing 777 de la Malaysia Airlines disparu samedi dernier avec 239 personnes à bord, divisent les pays participant aux opérations.
La Malaisie, principale concernée par cette disparition, se retrouve désormais sous le feu des critiques, notamment en raison d'une communication jugée chaotique et confuse, provoquant la colère des pays participant aux opérations sous la coordination de Kuala Lumpur.
Cacophonie sur les scénarios possibles
Vendredi, les Etats-Unis ont annoncé l'extension des recherches à l'Océan Indien, après de nouvelles révélations des médias américains, citant de hauts responsables, concernant un possible vol de l'avion pendant cinq heures après sa disparition supposée. Un navire de guerre USS Kidd et un avion de surveillance ont été envoyés sur place.
La Malaisie a tardé à réagir à cette annonce, indiquant, dans un premier temps, être "au courant des informations de la Maison Blanche" et les "examiner", sans toutefois les démentir. Un peu plus tard, vendredi, les autorités malaisiennes ont indiqué "travailler avec les Etats-Unis" sur cette piste, comme le rapporte un journaliste de France 2 sur Twitter.
Cette fois les autorités malaisiennes ne démentent pas les infos médias US (recherches océan indien ?), disent travailler ensemble. #MH370
— Pierre Monégier (@PierreMonegier) 14 Mars 2014
La Malaisie a fini par confirmer cette extension des recherches vers l'Océan Indien en fin de matinée, vendredi, tout en refusant de commenter les informations des médias américains. "L'appareil n'a toujours pas été retrouvé et la zone de recherche a été étendue", a simplement déclaré à la presse le ministre malaisien des Transports. "Avec nos partenaires internationaux, nous étendons nos recherches vers l'Est en mer de Chine méridionale, et vers l'Ouest dans l'Océan indien".
Pas de piste commune
Jeudi, ces mêmes autorités malaisiennes avaient pourtant formellement récusé les précédentes informations du Wall Street Journal, qui évoquait déjà une possible poursuite du vol pendant plusieurs heures, en se basant sur des signaux envoyés par les moteurs de l'appareil à leur constructeur, Rolls Royce. Kuala Lumpur avait également écarté la piste des débris localisés près de la zone supposée de disparition par un satellite chinois, indiquant qu'il ne s'agissait pas de ceux du Vol MH370.
Les Malaisiens poursuivent donc leurs recherches en mer de Chine et dans le détroit de Malacca, dans l'hypothèse où l'avion aurait fait demi-tour. Sans y retrouver, pour l'heure, le moindre indice permettant une localisation de l'avion. De son côté, le Vietnam survole désormais les montagnes et les forêts et a indiqué, ce vendredi, la rétrogradation de "urgent à normal" de ses opérations de recherche. Autrement dit, aucune piste commune ne semble émerger de cette coopération.
Au total, douze pays sont engagés dans les recherches pour retrouver le Boeing 777, dont les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l'Inde, la Malaisie et l'Indonésie. 42 navires et 39 avions sont mobilisés.
Les autorités chinoises excédées
Très concernée par la disparition de l'avion, puisque 153 de ses ressortissants se trouvaient à bord, la Chine, par le biais de ses médias officiels, n'a pas ménagé ses critiques à l'égard de la Malaisie. En ligne de mire des critiques: les "carences" dans les dispositifs de sécurité de la compagnie Malaysia Airlines et la réaction tardive des autorités aux premières heures de la disparition du Boeing.
"La réponse initiale de la Malaisie n'a pas été assez rapide" et "il y a des carences de la part de Malaysia Airlines et des responsables chargés de la sécurité", avait ainsi écrit le quotidien officiel Global Times, en début de semaine. Mercredi, le ministère chinois des Affaires étrangères avait également déploré un flux d'informations "assez chaotiques de la part de Kuala Lumpur.
Réagissant directement à ces reproches, le ministre des Transports Hishammuddin Hussein s'était défendu de toute "confusion". "Il n'y de confusion que si vous voulez y voir de la confusion", avait-il déclaré, balayant d'un revers de main les accusations d'"incompétence" des autorités, formulées par des experts.