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Quand Donald Trump donnait l'ordre de tuer Bachar al-Assad

Donald Trump qualifie le livre de Bob Woodward de "mauvais livre".

Donald Trump qualifie le livre de Bob Woodward de "mauvais livre". - Nicholas Kamm - AFP

Après l'attaque chimique qui s'est produite en Syrie en avril 2017 et attribuée au régime de Bachar al-Assad, Donald Trump aurait ordonné de tuer le président syrien. Il s'agit de l'une des révélations d'un livre explosif qui raconte le quotidien de la Maison Blanche depuis l'élection de Donald Trump. Ce dernier y est qualifié d'"idiot" avec les "connaissances d'un élève de CM2 ou de sixième".

"C'est un idiot. C'est inutile d'essayer de le convaincre de quoi que ce soit. Il a complètement déraillé. On est chez les fous. Je ne sais même pas ce que nous faisons là. C'est le pire boulot que j'aie jamais eu." John Kelly, l'un des proches parmi les proches de Donald Trump, n'a, semble-t-il, pas de mots assez durs pour qualifier le président américain. C'est en tout cas ce que laissent penser ces propos, qu'il aurait tenus lors d'une réunion en petit comité à la Maison Blanche et rapportés à Bob Woodward. Le célèbre journaliste américain va publier le 11 septembre prochain un livre explosif sur le chaos qui s'est installé depuis l'arrivée de l'homme d'affaires.

Le récit de Bob Woodward, qui devrait sortir en France "le plus rapidement possible", fait état de l'exaspération des ministres et conseillers qui travaillent aux côtés du président américain. Certains confient même que ce dernier "se comporte et a les connaissances d'un élève de CM2 ou de sixième".

Si les réactions de Donald Trump pèsent sur son équipe, elles ont aussi une incidence sur la géopolitique et la paix dans le monde. A en croire le récit du journaliste, déjà à l'origine avec Carl Bernstein des révélations du Watergate, qui avaient coûté son poste au président Richard Nixon dans les années 70, l'actuel locataire de la Maison Blanche a ordonné à son état-major de tuer Bachar al-Assad, le président syrien soutenu par la Russie.

"Nous allons être beaucoup plus mesurés"

La scène s'est déroulée il y a un an. Après une attaque chimique en avril 2017, qui a fait plus de 80 morts, attribuée au régime de Bachar al-Assad, Donald Trump a lancé: "Mais tuons-le, bordel! Allons-y! On leur rentre dedans et on les bute". Relatée par plusieurs médias américains qui se sont procurés les bonnes feuilles du livre Fear: Trump in the White House, cette sortie a été assortie d'un appel au général Mattis, secrétaire d'Etat américain à la Défense, pour lui ordonner de tuer le dirigeant syrien. Après avoir raccroché, ce dernier se serait tourné vers un conseiller et aurait dit: "Nous n'allons rien faire de tout cela. Nous allons être beaucoup plus mesurés". D'autres options avaient alors été proposées à Donald Trump, qui en a validé certaines.

Dans un texte diffusé dans la soirée, le général Mattis n'a pas contesté cet épisode en particulier. Mais il a affirmé n'avoir jamais prononcé "les mots méprisants" qui lui sont attribués à l'encontre du président, déplorant le recours aux sources anonymes qui affaiblit la crédibilité de ces écrits.

Donald Trump est évidemment allé plus loin dans la critique de ce livre, qu'il ne cesse de dénigrer sur Twitter, estimant que toutes les personnes citées ont déjà démenti. "C'est juste un autre mauvais livre", a réagi Donald Trump dans un entretien au Daily Caller, dénonçant des histoires colportées par d'anciens membres de son équipe mécontents ou "tout simplement inventées par l'auteur". "Woodward est-il un agent démocrate? Vous avez noté le calendrier?", a tweeté le président américain un peu plus tard, évoquant l'approche des élections législatives de mi-mandat du 6 novembre, à l'issue desquelles les républicains redoutent de perdre la Chambre des représentants.

Justine Chevalier avec AFP