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Amérique du Nord

Pittsburgh, New York, Los Angeles: la réponse cinglante des maires américains à Trump

Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat

Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat - SAUL LOEB / AFP

De nombreux maires de grandes villes américaines sont montés au créneau pour affirmer leur opposition face à la décision de Donald Trump de sortir de l'accord de Paris sur le climat.

"J’ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris". Jeudi soir, en annonçant le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, Donald Trump a érigé la ville de Pennsylvanie en symbole du déclin industriel américain, avec l’objectif d’affirmer sa volonté de faire passer "l’Amérique d’abord" ("America First").

Une déclaration qui ne passe pas auprès du maire de Pittsburgh, Bill Peduto. "Les États-Unis rejoignent la Syrie, le Nicaragua et la Russie (la Russie a ratifié l’accord, ndlr), en décidant de ne pas participer à l’accord mondial de Paris. C’est maintenant aux villes de prendre les rênes" a-t-il affirmé sur Twitter peu après l’intervention du président américain. Et le maire de la cité industrielle d’ajouter: "En tant que maire de Pittsburgh, je peux vous assurer que nous suivrons les directives de l’accord de Paris pour nos administrés, notre économie et notre avenir".

La contre-attaque des maires américains

Bill Peduto ne sera que le premier d’une longue liste de maires américains à marquer sa désapprobation. Au total, une soixantaine d’entre eux ont affirmé vouloir respecter les règles inscrites dans l’accord signé en décembre 2015. "Sortir de l’accord de Paris est une grave erreur. Le changement climatique est réel, nous en sentons déjà ses effets. Le choix de Trump assure qu’il ne fera qu’empirer", a déploré le maire de New York Bill de Blasio, avant de s’engager "à honorer les objectifs de l’accord de Paris en prenant une ordonnance municipale dans les prochains jours".

Même son de cloche du côté de Washington où la maire, Muriel Bowser, a assuré que "DC (Washington DC,ndlr) continuera à travailler avec les villes et pays autour du globe pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris". Fondateur de l’organisation Mayors National Climate Action composée de 61 villes, Eric Garcetti, maire de Los Angeles, a lui aussi fait savoir que la mégalopole californienne était prête à travailler "étroitement avec des villes à travers les États-Unis et le monde" pour "adopter et tenir les engagements envers les objectifs de l’accord de Paris".

De son côté, le maire de Boston Marty Walsh s’est montré encore plus virulent à l’encontre du président américain: "Donald Trump dit que les États-Unis sortent de l’accord de Paris. Il ferait mieux de réviser sa géographie parce que Boston ne va pas faire cela".

Une alliance puissante

Si les appels à la résistance ont été nombreux de la part des maires, des gouverneurs sont également montés au créneau. Les démocrates à la tête des États de New York, de Washington et de Californie, qui représentent plus d’un cinquième de la population américaine, ont ainsi fondé une alliance pour parvenir à "réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 26 à 28% par rapport à 2005".

"La décision dangereuse de la Maison Blanche de se retirer de l’accord de Paris a des répercussions dramatiques non seulement pour les États-Unis mais pour la planète. Cette administration abandonne son rôle de leader et se met en situation passive par rapport aux autres pays dans la lutte contre le changement climatique", a dénoncé le gouverneur de New York Andrew Cuomo. Au total, dix gouverneurs ont annoncé qu’ils respecteraient les engagements de l’accord de Paris.

Paul Louis