Présidentielle américaine : déjà des couacs

Qui d'Obama ou de Romney l'emportera ? Le suspense risque de s'éterniser... - -
Les élections ne sont pas encore terminées que déjà des bataillons d’avocats affutent leurs armes dans chaque camp, traquant la moindre irrégularité du scrutin de la présidentielle américaine. Il s’agit d’éviter les fiascos des années précédentes, comme l’imbroglio en Floride en 2000, où les bulletins avaient été recomptés.
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Mardi, plusieurs problèmes ont déjà été recensés. Revue de détails des premiers couacs.
• Les machines à voter mal réglées ?
Le Parti républicain affirme que les machines servant à voter ont été mal réglées dans plusieurs Etats, comme la Caroline du Nord ou encore l'Indiana. Certains votes anticipés en faveur de Mitt Romney auraient ainsi été comptabilisés pour Barack Obama. Un problème démenti immédiatement par les autorités des Etats mis en cause, qui refusent pour le moment de procéder à de nouveaux réglages.
• L’organisation du scrutin bouleversée par Sandy
Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a annoncé lundi que les électeurs de son Etat, dont beaucoup se trouvent loin de leur domicile après le passage du cyclone Sandy, pourraient aller voter "dans n’importe quel bureau de vote". Dans le New Jersey, le gouverneur Chris Christie a lui décidé que les électeurs déplacés par la tempête pourraient voter par mail et par fax s’ils le souhaitaient. Un possible imbroglio en perspective…
• Le problème des bulletins "provisoires"
Les bulletins dits "provisoires" sont ceux utilisés par les électeurs qui ne présentent pas de pièce d’identité valide le jour du scrutin, ou se rendent dans le mauvais bureau de vote. Ils sont conservés et ne sont dépouillés puis vérifiés qu’à partir du 17 novembre, si leur nombre est supérieur à la différence de voix entre les deux candidats. Si les résultats sont extrêmement serrés, il faudra donc être très patient avant de connaître le résultat final. En Floride, près de 27.000 bulletins provisoires ont d’ailleurs été mal imprimés, forçant des personnels administratifs à les recopier en urgence à la main, sous l’œil attentif des avocats, selon NBC News.

• Les bureaux de vote débordés
Le Parti démocrate de Floride a également déposé une plainte fédérale dès dimanche, protestant contre les conditions d’organisation du vote anticipé, et exigeant le rallongement des horaires d'ouverture des bureaux de vote. Dans le comté de Dade, à Miami, où il y avait déjà eu plusieurs recomptages en 2000, des files d’attente s’étendant à perte de vue ont découragé de nombreux électeurs samedi. Selon le Miami Herald, qui parle de "chaos électoral", près de 180 personnes ont ainsi trouvé porte close quand leur tour est arrivé.
• Le cauchemar de l’égalité parfaite
Le président américain étant élu via un système de démocratie représentative, il se pourrait que les deux candidats principaux obtiennent un nombre de "grands électeurs" identique, soit 269 voix chacun. Il faudrait alors à chaque camp travailler d’arrache-pied pour convaincre l’un des grands électeurs de changer son vote pour l’adversaire avant le 17 décembre, date du scrutin des grands électeurs. Si ce n’est pas le cas, il faudra attendre un vote de la Chambre des représentants pour les départager.
Autant de problèmes qui risquent de faire durer le suspense très longtemps après le jour historique du scrutin. Mais la bataille ne se déroule pas seulement sur le plan juridique. Elle est aussi médiatique. On se souvient des républicains qui, en 2000, n’avaient pas hésité à prendre d'assaut les médias pour le salut de leur candidat George W. Bush, en se faisant passer pour de faux électeurs indignés.