En Floride, les élus locaux réclament à Trump le remboursement de ses coûteux séjours

Donald Trump sur le perron de sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, en décembre 2016. - Don Emmert - AFP
Ils sont à bout. En seulement deux mois de présidence, Donald Trump a passé la majorité de ses week-ends dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride. De quoi exaspérer les élus du comté de Palm Beach, qui subit les répercutions directes de ces déplacements en termes de dépenses, et de mesures de sécurité.
Les élus réclament un remboursement
Des élus de Floride réclament ainsi au président américain Donald Trump le remboursement des coûts engendrés localement par le transfert régulier des opérations de la Maison Blanche dans sa résidence de Mar-a-Lago, à Palm Beach.
"Les pertes globalement enregistrées par les petites entreprises représentent à ce jour la somme stupéfiante de 720.000 dollars" (667.000 euros), après cinq week-ends passés dans le sud-est des Etats-Unis par le président depuis sa prise de fonctions en janvier", dit ainsi une lettre envoyée au président américain par des représentants démocrates de Floride.
Entre 3 et 6 millions de dollars par an
Le comté de Palm Beach estime que le coût des fréquentes visites présidentielles pourrait atteindre sur l'année entre 3,3 et 5,8 millions de dollars, selon cette lettre envoyée la semaine dernière. Rien que pour les pompiers, les dépenses supplémentaires occasionnées s'élèvent déjà à 1,7 million de dollars, précise la lettre signée par Lois Frankel, Alcee Hastings et Ted Deutch, trois élus démocrates de Floride à la Chambre des représentants.
Si le gouvernement fédéral ne garantit pas des compensations au comté, "nous demandons respectueusement que vous réduisiez vos visites jusqu'à ce que cette question soit résolue dans des termes favorables à notre région", écrivent encore les signataires.
"Nous comprenons que le président veuille venir ici. Nous comprenons cela. C'est le paradis, n'est-ce pas?", a déclaré lundi à des journalistes Lois Frankel, élue démocrate de West Palm Beach à la Chambre des représentants. "Nous redemandons qu'il contribue à obtenir le remboursement à ce comté et cette ville" des frais occasionnés par l'installation de la "Maison Blanche d'hiver" à Mar-a-Lago, a-t-elle poursuivi.
Renforts policiers et heures supplémentaires
Le mécontentement est partagé par la maire de West Palm Beach, alors que sa ville se retrouve à prendre en charge les frais de sécurité entourant les visites. "Nos policiers et nos pompiers doivent travailler à 120% de leurs capacités durant les week-ends où le président vient", explique ainsi Jeri Muoio, "cela signifie recruter des renforts et payer des heures supplémentaires".
Les visites de Donald Trump impliquent la fermeture de l'espace aérien local et de certaines routes ainsi que le déploiement des services spéciaux et la gestion des manifestants pro et anti-Trump. La petite ville, plutôt habituée au calme de ses riches résidents, est submergée. Si le président continue à venir à Mar-a-Lago, elle devra en outre trouver les fonds pour lutter contre les cyberattaques et prévenir les attentats terroristes.
Des avions cloués au sol
La maire du comté de Palm Beach, Paulette Burdick, réclame au gouvernement fédéral depuis deux mois le remboursement des coûts supplémentaires induits par les visites du président, mais elle n'a jusqu'à présent obtenu aucune réponse.
Parmi les coûts induits figurent les restrictions aériennes imposées par les services de renseignement à l'aéroport local de Lantana, qui clouent au sol 200 vols chaque jour que passe Donald Trump à Mar-a-Lago. Stellar Aviation, la compagnie qui gère ce petit aéroport a ainsi perdu 170.000 dollars à ce jour.
Un sommet qui se tiendra les 6 et 7 avril à Mar-a-Lago entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping coûtera ainsi 280.000 dollars, selon la lettre des représentants démocrates de Floride. Cette rencontre a été confirmée ce jeudi. Il s'agira du deuxième dirigeant étranger que Donald Trump reçoit à Mar-a-Lago, après le Premier ministre japonais Shinzo Abe.