Élection américaine: ce que disent les sondages du duel Trump-Harris à trois semaines du vote

Kamala Harris et Donald Trump au coude-à-coude. La candidate démocrate comme l'ancien président républicain peinent à creuser l'écart dans les sondages, à trois semaines de l'élection présidentielle du 5 novembre 2024.
Un sondage du New York Times réalisé par le prestigieux Siena College, publié le 8 octobre, crédite Kamala Harris de 49% des intentions de vote contre 46% pour son rival républicain. Un écart de 3% proche de la marge d'erreur de 2,4 points établie par le sondeur. La dernière enquête d'opinion du quotidien, publiée mi-septembre, plaçait les deux candidats à la Maison Blanche à égalité parfaite à l'échelle nationale, chacun à 47%.
D'autres sondages sont moins optimistes quant aux chances de la vice-présidente de l'emporter. La dernière étude d’opinion de NBC News, parue dimanche 13 octobre, place les deux prétendants à la Maison Blanche à 48% d’intentions de vote chacun. Par rapport au précédent sondage de la chaîne, Donald Trump gagne 4 points quand Kamala Harris recule d'1 point.
D'après le site Fivethirtyeight qui agrège les différents sondages effectués dans le pays, Kamala Harris est en moyenne donnée en tête avec 48,5% des intentions de vote contre 46,1% pour Donald Trump.
Suspense pour les États clés
Ces enquêtes d'opinion réalisées à l'échelle nationale doivent être analysées avec beaucoup de précaution car l'élection américaine ne se joue pas au suffrage universel direct comme en France. Ainsi, le candidat qui obtient le plus de voix n'est pas forcément élu: en 2016, Hillary Clinton s'était inclinée face à Donald Trump après avoir recueilli quelque 3 millions de bulletins de plus que lui.
Pour gagner, il faut obtenir la majorité des 538 grands électeurs, répartis inégalement dans chacun des 50 États selon leur démographie. Ces derniers sont élus selon la règle du "winner-takes-all" ("le vainqueur rafle tout"), ce qui signifie le candidat en tête gagne tous les grands électeurs mis en jeu dans l'État.
L'issue du vote ne faisant presque aucun doute dans la plupart des États, votant traditionnellement pour le Parti républicain ou démocrate, tout se jouera dans les quelques "swing states", ces "États bascule" où le résultat demeure incertain.
Et dans les sept États-clés en question, ni Donald Trump ni Kamala Harris ne paraît bénéficier d'une avance nette. Si l'on en croit RealClearPolitics, un autre agrégateur d'enquêtes d'opinion, moins d'un point sépare les candidats dans chaque État.
La dynamique Harris s'affaiblit
Au global, les récentes enquêtes semblent montrer un léger essoufflement de la dynamique de Kamala Harris, dont la candidature en lieu et place de Joe Biden avait fait repasser la courbe du camp démocrate au-dessus de celle de Donald Trump cet été.
En cause, notamment, la difficulté pour la vice-présidente à séduire largement les électorats des minorités, traditionnellement acquis au Parti démocrate. Les Afro-Américains avaient ainsi voté à 90% pour Joe Biden en 2020, un niveau tombé à 78% pour Kamala Harris selon une enquête d'opinion du New York Times.
Dimanche, l'ancienne procureure de Californie a déroulé lors de son meeting une série de propositions présentées plus tôt par son équipe et censées bénéficier directement aux hommes afro-américains. Jeudi dernier, l'ex-président Barack Obama avait tancé ses "frères" noirs, selon lui réticents à élire une femme pour la première fois dans l'histoire américaine.