Élection américaine 2024: Doug Emhoff, l'affable mari de Kamala Harris qui pourrait devenir le premier "First Gentleman"

La vice-présidente américaine Kamala Harris et son époux Doug Emhoff lors de la convention démocrate à Chicago le 22 août 2024 - JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
"Ma mère est la seule personne au monde à penser que c'est Kamala Harris qui a eu de la chance en m'épousant". En août, lors de la convention démocrate à Chicago, Doug Emhoff, a voulu montrer aux États-Unis qu'il était le premier soutien de son épouse.
Le "Second Gentleman" américain, mari de la vice-présidente et candidate du Parti démocrate à l'élection présidentielle Kamala Harris, s'est imposé comme une figure de la campagne au fil des semaines. Sur la boutique officielle de la campagne de Kamala Harris, il est même possible d'acheter un sticker du couple enlacé.
Leur relation est un élément mis en avant par les équipes de Kamala Harris à l'approche de l'élection, le 5 novembre. Doug Emhoff, 60 ans, revient ainsi régulièrement sur sa rencontre et son histoire d'amour avec celle qui brigue la Maison Blanche. Le couple s'est rencontré lors d'un rendez-vous arrangé par une amie commune en 2013. Juste après cette rencontre, l'avocat lui avait laissé un message "adorable" sur son répondeur, a affirmé Kamala Harris lors d'une interview à CBS.
Un message raconté par Doug Emhoff avec autodérision lors de la convention démocrate en août: "J'ai juste commencé à divaguer". "Je me souviens que j'essayais de saisir les mots dans l'air et de les remettre dans ma bouche. Et après ce qui m'a semblé être de trop nombreuses minutes, j'ai raccroché", a-t-il relaté.
Une famille recomposée
Ils se sont mariés l'année suivante, formant une famille recomposée avec les deux enfants de Doug Emhoff, Cole et Ella, issus d'un précédent mariage. La proximité de la candidate avec eux a également été abordée lors de la campagne, alors que Kamala Harris a été critiquée par le colistier de Donald Trump, J.D. Vance, pour ne pas avoir d'enfants biologiques.
J.D. Vance s'est moqué en 2021 des "femmes à chats malheureuses", en référence aux personnes qui n'ont pas de partenaire ou d'enfant, affirmant que de telles personnes, citant Kamala Harris, n'ont pas d'"intérêt direct" au bien du pays, puisque dépourvues de progéniture.
L'ex-femme de Doug Emhoff a elle-même pris la défense de Kamala Harris. "Depuis plus de 10 ans, depuis que Cole et Ella sont adolescents, Kamala est co-parent avec Doug et moi", a raconté Kerstin Emhoff sur CNN. "J'aime notre famille recomposée et je suis ravie qu'elle en fasse partie".
Des débuts "difficiles"
Né à Brooklyn, à New York, en 1964, Doug Emhoff a grandi dans le New Jersey avant de déménager avec sa famille à Los Angeles, où il a passé son adolescence. À partir de la campagne pour la présidentielle de 2020, il a dû mettre en pause une carrière de 30 ans en tant qu'avocat dans l'industrie des médias et du divertissement, spécialisé dans la propriété intellectuelle, pour soutenir Kamala Harris dans son poste de vice-présidente.
"C'était difficile", a témoigné son fils Cole dans une vidéo diffusée à la Convention démocrate. "On avait l'impression que Doug n'était pas à sa place" au sein des lieux de pouvoir de Washington. "Je me suis demandé ce que faisait mon père un peu nigaud ici", a-t-il ajouté.
Doug Emhoff assure cependant n'avoir ressenti "aucune frustration" après avoir entamé sa nouvelle carrière de premier "second gentleman" des États-Unis. "C'est un honneur. J'aime ma femme. J'aime mon pays", a-t-il déclaré en 2022 au Korea JoongAng Daily, un quotidien de Corée du Sud.
"J'aimais beaucoup mon métier d'avocat, mais lorsque l'occasion s'est présentée, le fait que je prenne du recul pour que ma femme devienne la première femme vice-présidente et que je fasse tout ce que je peux pour l'aider à réussir n'a même pas été une question", a-t-il ajouté.
Engagé contre l'antisémitisme
Au fil des années, Doug Emhoff a pris ses marques et s'est notamment imposé lors d'une série de discours dénonçant l'antisémitisme après l'attaque du Hamas le 7 octobre contre Israël. En août, c'est lui qui a annoncé au nom des États-Unis une contribution exceptionnelle de 2,2 millions de dollars (environ 2 millions d'euros) au programme de lutte contre l'antisémitisme de l'Unesco.
"La question de l'antisémitisme, de la haine, me touche profondément en tant que personne juive", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse au siège, à Paris, de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture.
Et depuis le début de la campagne, il ne manque pas une occasion de redire combien il admire son épouse, dressant d'elle un portrait élogieux à grand renfort d'anecdotes personnelles. "Hier, je travaillais et je suis revenu le soir d'un voyage et à l'intérieur du frigo, il y avait un bol de soupe de nouilles au poulet avec un petit mot disant, 'je t'aime, c'est pour toi'. Même avec tout ce qu'il se passe, elle pense toujours à son mari et aux enfants et à sa famille", a-t-il par exemple raconté début octobre dans l'émission de Jennifer Hudson.
Les médias américains ont largement souligné ces derniers mois le modèle de masculinité présenté par l'affable sexagénaire. Le magazine Time a ainsi relevé qu'il présentait un "autre modèle de virilité à admirer et auquel aspirer que celui qui est souvent projeté dans la culture" où "les hommes qui réussissent peuvent soutenir leur femme et être respectés" sans "faire de l'ombre" à leur épouse. Un "wife guy", résume le magazine (un homme toujours prêt à soutenir sa femme). Et peut-être le futur premier "First Gentleman" américain.