Télé-réalité, père de 9 enfants, MAGA... Qui est le nouveau patron de la NASA nommé par Donald Trump?

Déjà ministre des transports, Sean Duffy est désormais "administrateur par intérim" de l'agence spatiale américaine. Nommé par Donald Trump mercredi 9 juillet, ce républicain convaincu et adepte du mouvement "Make America Great Again", n'était pourtant pas prédestiné à occuper un tel poste.

Un proche de Donald Trump propulsé. Âgé de 53 ans et originaire de l'État du Wisconsin (nord-ouest des États-Unis), Sean Duffy a été nommé par le président des États-Unis, "administrateur par intérim" de la NASA, ce mercredi 9 juillet.

Le leader, qui a fait l'annonce directement via son réseau social Truth Social, a salué l'arrivée d'"un exceptionnel dirigeant" à la tête de l'agence spatiale américaine secouée, dernièrement, par d'importantes coupes budgétaires.

Un poste à très hautes responsabilités pour Sean Duffy donc, connu outre-Atlantique pour son soutien total au mouvement "Make America Great Again" (MAGA) et dont le parcours personnel et professionnel est des plus atypiques.

Un conservateur plus près de la TV que de la science

À la toute fin des années 1990, Sean Duffy participe à une émission de télé-réalité très populaire aux États-Unis et intitulée "the Real World". Enfermé dans une villa pendant plusieurs semaines avec une dizaine d'autres candidats, il est filmé 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Dès la diffusion des premiers épisodes et la trop grande "transparence" des candidats sur des sujets tels que la consommation d'alcool, la sexualité ou encore la politique, l'émission est jugée par certains téléspectateurs de "très mauvaise qualité".

C'est sur le tournage de "the Real World" que Sean Duffy rencontre sa future épouse, et mère de ses neuf enfants, l'ex-présentatrice de Fox News Rachel Campos. Tous deux partagent une même vision du monde; une vision très conservatrice: catholique, anti-avortement, ouvertement contre le mariage entre personnes du même sexe et pro-milice citoyenne. Les époux Duffy participeront une ultime fois à "the Real World", en 2003, en rendant publiques les images de leur cérémonie de mariage.

En 1999, Sean Duffy achève ses études de droit et devient officiellement avocat puis, une poignée d'années plus tard, devient procureur du comté d'Ashland dans le Wisconsin. Il sera réélu à ce poste trois fois jusqu'en 2008.

Le 18 novembre dernier, Donald Trump choisit de le nommer secrétaire aux transports. Une nomination confirmée en janvier 2025 lors de l'investiture du nouveau président.

En revanche dans le CV de Sean Duffy, aucune référence n'est faite à la science. De plus, l'homme est inconnu dans le domaine de l'aérospatial et n'a jamais occupé des fonctions en lien avec celui-ci. Un point qui soulève des questionnements, notamment au regard des difficultés financières et idéologiques que rencontre actuellement la NASA.

Pas plus tard que le 7 juillet dernier, le journal Politico faisait état du "départ forcé" de plus de 2.000 responsables de l'agence spatiale dans le cadre d'un plan visant à réduire les dépenses. "Quelle est la stratégie et quels sont les objectifs visés ici?", s'interrogeait alors dans l'article Casey Dreier, le chef du service de politique spatiale de l'ONG The Planetary Society.

Le second choix

Bien qu'il soit très proche de Donald Trump, la nomination de Sean Duffy sonne, depuis le conflit entre le président et le Milliardaire Elon Musk, comme une solution de repli.

En effet, occupant d'ores et déjà le poste de ministre des transports depuis 5 mois, Sean Duffy n'avait pas vocation à être nommé patron de la NASA. Du moins, pas de si tôt. Ce siège devait naturellement revenir à Jared Isaacman, un astronaute et businessman d'une quarantaine d'années ayant collaboré à plusieurs projets de SpaceX; une entreprise qui n'est autre que la propriété... D'Elon Musk.

"J'ai également pensé qu'il serait malvenu qu'un ami très proche d'Elon, qui est était dans l'industrie spatiale, dirige la NASA alors que la NASA est une partie tellement importante de l'activité d'Elon", s'est justifié Donald Trump.

Pourtant nommé à la tête de l'agence spatiale américaine en décembre 2024 par Donald Trump lui-même, Jared Isaacman semblait plus que légitime pour voir sa fonction prolongée. C'était sans compter sur la "brouille" Musk-Trump du mois de mai au sujet de la fin des crédits d'impôt pour les véhicules électriques dans la dernière loi budgétaire. Jared Isaacman avait donc était écarté.

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D'après l'AFP, la Maison Blanche aurait ainsi tenté, par la nomination "même si c'est seulement pour une courte période" de Sean Duffy à la NASA, de minimiser les risques de conflits d'intérêts impliquant directement le dirigeant de SpaceX.

Camille Dubuffet