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Le ministère américain de la Justice veut interroger Ghislaine Maxwell, complice condamnée du délinquant sexuel Jeffrey Epstein

Ghislaine Maxwell lors d'une conférence à New York, le 20 septembre 2013

Ghislaine Maxwell lors d'une conférence à New York, le 20 septembre 2013 - Laura Cavanaugh © 2019 AFP

Le ministère américain de la Justice a annoncé ce mardi son intention d'interroger Ghislaine Maxwell, ex-compagne et complice condamnée du délinquant sexuel Jeffrey Epstein.

Le ministère américain de la Justice a annoncé ce mardi 22 juillet vouloir interroger Ghislaine Maxwell, ex-compagne et complice condamnée du délinquant sexuel Jeffrey Epstein, afin d'en savoir plus sur cette affaire dans laquelle Donald Trump est accusé de manquer de transparence.

Le président américain et son gouvernement cherchent à répondre à la colère d'une partie de sa base, qui lui reproche de revenir sur ses promesses de transparence dans ce dossier sensible.

Ghislaine Maxwell condamnée en 2022 à 20 ans de prison

Le milliardaire républicain a critiqué une nouvelle fois la polémique mardi en dénonçant dans le Bureau ovale une "suite de la chasse aux sorcières" dont il se dit victime, après avoir été condamné l'an dernier dans une affaire de paiements occultes à une star de films pornographiques, et poursuivi au pénal dans trois autres affaires.

Ghislaine Maxwell, l'ex-compagne et collaboratrice de Jeffrey Epstein, a été condamnée en 2022 à 20 ans de prison pour trafic sexuel, accusée d'avoir été la "rabatteuse" de Jeffrey Epstein en recrutant entre 1994 et 2004 des jeunes filles mineures pour qu'il les exploite sexuellement.

"Pour la première fois, le ministère de la Justice s'adresse à Ghislaine Maxwell pour lui demander: que savez-vous?", a écrit sur X Todd Blanche, le numéro deux du ministère.

Son avocat, David Oscar Markus, a confirmé sur X être en contact avec le ministère, ajoutant que "Ghislaine témoignera toujours sincèrement".

Colère de sympathisants de Donald Trump

L'affaire Epstein a ressurgi et pris une tournure politique le 7 juillet. Ce jour-là, le gouvernement américain a assuré qu'il n'existait pas de preuve de l'existence d'une liste secrète de clients de ce riche financier, inculpé pour trafic sexuel de mineures en 2019 et qui a été retrouvé mort dans sa cellule quelques semaines plus tard, avant son procès.

L'annonce de l'administration a provoqué la colère d'une partie du mouvement "MAGA" de Donald Trump. Des figures proches du mouvement mènent campagne depuis des années pour demander la publication de documents supposément cachés par le gouvernement, qui contiendraient des révélations sur des personnalités de premier plan.

"Si Ghislaine Maxwell a des informations sur toute personne qui a commis des crimes ou des délits sur des victimes, le FBI et le ministère de la Justice écoutera ce qu'elle a à dire", a déclaré dans un communiqué Todd Blanche, qui est aussi un ancien avocat personnel de Donald Trump.

Il assure qu'il rencontrera lui-même l'ancienne mondaine actuellement détenue dans une prison de Floride "dans les prochains jours".

L'annonce survient alors que le ministère de la Justice s'était opposé le 14 juillet à un recours de Ghislaine Maxwell devant la Cour suprême pour obtenir l'annulation des poursuites ayant débouché sur sa condamnation.

Les travaux du Congrès menacés

Visiblement agacé de ne pas parvenir à éteindre la contestation émanant de son propre camp, Donald Trump a accusé la semaine dernière "quelques républicains stupides et idiots" de faire le jeu de ses opposants démocrates.

Il a aussi attaqué en diffamation le Wall Street Journal après la publication d'un article lui attribuant une lettre salace adressée à Jeffrey Epstein.

Le milliardaire entretenait de notoriété publique des relations amicales avec Jeffrey Epstein, figure comme lui de la jet-set new-yorkaise, mais aucun élément n'atteste d'actes répréhensibles de Donald Trump en lien avec le financier.

Au-delà de l'administration Trump, l'affaire Epstein menace aussi de faire dérailler les travaux du Congrès.

La Chambre des représentants se trouve en effet paralysée cette semaine par la tentative d'un élu républicain, appuyé par les démocrates, de forcer un vote sur une résolution appelant à la publication des documents judiciaires sur le financier déchu.

Dénonçant des "manoeuvres politiciennes", le chef républicain de la chambre basseb Mike Johnson, fait en sorte de bloquer ce vote, affirmant lors d'un point presse mardi qu'une publication en bloc mettrait en danger les victimes des crimes imputés à Jeffrey Epstein.

Face à la paralysie, les responsables républicains ont décidé d'envoyer dès mercredi les élus en vacances pour tout le mois d'août, un jour plus tôt que prévu. Auparavant, une commission de la Chambre des représentants avait approuvé la motion d'un élu républicain visant à entendre Ghislaine Maxwell mais sans précision pour le moment sur le lieu ou la date de cette audition sous serment.

M. H. avec AFP