Inondations mortelles au Texas: pourquoi Donald Trump s'y rend si tard?

Donald Trump à la Maison Blanche à Washington DC le 8 juillet 2025 - Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP
Le président américain attendu dans un État sinistré. Donald Trump va se rendre ce vendredi 11 juillet auprès des victimes des inondations dévastatrices qui ont fait au moins 120 morts ce week-end au Texas, dont des fillettes qui participaient à un camp de vacances.
Si sa secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem était sur place dès samedi, le chef de l'État a préféré attendre une semaine pour se rendre sur les lieux de la catastrophe.
"J'aurais pu le faire aujourd'hui (le déplacement NDLR), mais nous aurions été en travers de leur chemin", a justifié Donald Trump dimanche dernier, en évoquant le travail des secouristes qui aident les habitants et recherchent les personnes disparues.
"Une période de délai"
Le déplacement d'un président américain, toujours suivi de près par les agents du Secret Service, requiert en effet une logistique conséquente et nécessite des vérifications de sécurité qui peuvent déranger les équipes de secours sur place.
"Lorsque les opérations de recherche et de sauvetage sont toujours en cours, que les eaux n'ont pas encore décru, que les premiers intervenants font leur devoir et tentent de comprendre ce qui se passe dans les familles, il est plus judicieux que le président arrive un peu plus tard", expliquait en 2018 au média Wired Lars Anderson, un ancien responsable de l'Agence fédérale de gestion des situations d'urgence (FEMA).
À cette époque, la Louisiane comptait ses morts après de violentes inondations. Le président d'alors, Barack Obama, ne s'était rendu sur place que le 23 août, alors que la catastrophe naturelle avait débuté le 12.
"Une partie du rôle du président est d'être le consolateur en chef. Mais pour toute catastrophe, il y a une période de délai avant que les représentants élus n'interviennent", expliquait également Dennis Alpert, chargé de l'organisation des voyages du vice-président Al Gore (1993-2001), au même média.
Joe Bien, puis Donald Trump, n'ont pas dérogé à cette pratique. Lors des mégafeux de Californie, en janvier dernier, Donald Trump n'était arrivé à Los Angeles que le 25, alors que les flammes ravageaient la région depuis le 7.
Des déplacements risqués
Les déplacements de présidents américains sur les lieux de catastrophes naturelles, d'attentats ou de fusillades sont toujours scrutés de près par les médias. Ils peuvent donner lieu à des images marquantes, comme quand George W. Bush s'était emparé d'un mégaphone sur les ruines des tours jumelles, le 14 septembre 2001, pour soutenir les équipes de secours et partager sa "compassion" pour les familles de victimes.
Mais gare aux faux pas dans la communication. En 2005, après l'ouragan Katrina, le même président Bush avait été photographié à bord d'Air Force One en train d'observer à travers le hublot les maisons détruites et les quartiers engloutis, sans jamais atterrir sur place. La séquence avait provoqué une vive polémique, d'autant plus que son administration était critiquée pour la lenteur de sa réaction aux événements.

George W. Bush a reconnu plus tard que la photo l'avait fait paraître "détaché et indifférent", "une énorme erreur" selon lui.
Dans un tout autre registre, Donald Trump avait été critiqué en 2017 pour son attitude manifestement décrontractée lors de son déplacement à Porto Rico, endeuillé après le passage de l'ouragan Maria.
Dans un centre d'urgence, le républicain avait lancé à la foule des rouleaux d'essuie-tout, comme on lance un ballon de basket. "Ils étaient tellement reconnaissants de ce que j'ai fait. Je pense que c'était une super journée", s'était-il défendu.