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Donald Trump s'offre une parade militaire à Washington, des manifestations contre son "autoritarisme" dans le pays

Des soldats de l'armée américaine posent pour une photo de groupe sur le National Mall à Washington DC, le 13 juin 2025.

Des soldats de l'armée américaine posent pour une photo de groupe sur le National Mall à Washington DC, le 13 juin 2025. - Matthew Hatcher / AFP

Alors que des manifestations sont prévues aux quatre coins du pays pour protester contre son "autoritarisme", Donald Trump a prévu ce samedi 14 juin, jour de son anniversaire, une parade à Washington à laquelle participeront des milliers de soldats.

Ce samedi 14 juin pourrait en dire long sur les divisions qui fracturent l'Amérique d'aujourd'hui. Cinq mois après son retour au pouvoir, Donald Trump s'offre une rare parade militaire à Washington, le jour même de ses 79 ans, quand ses opposants sont appelés à manifester en nombre à travers le pays contre son début de mandat "autoritariste".

Les rues de la capitale américaine, dont le coeur monumental, Maison Blanche en tête, se barricadent de kilomètres de hautes clôtures de sécurité. Une démonstration de force et de faste comme Donald Trump les affectionne et dont il rêvait depuis des années. En prime, le jour de son anniversaire.

En parallèle, à New York, Los Angeles, Chicago et à travers les 50 États du pays doit se tenir une journée de mobilisation nationale baptisée "No Kings", pour protester contre son "autoritarisme" et "la militarisation de notre démocratie". Près de 2.000 rassemblements sont identifiés.

Près de 7.000 soldats, parachutistes...

À Washington, sous la vigie de son obélisque, c'est le long de monuments emblématiques, du Lincoln Memorial à la Maison Blanche, que défileront à partir de 18h30 (00h30, heure de Paris) près de 7.000 soldats. Certains seront à cheval, beaucoup en uniformes de différentes guerres, quelque 150 véhicules militaires participeront également, survolés par une cinquantaine d'avions. Des parachutistes doivent eux remettre un drapeau américain à Donald Trump, le commandant en chef.

Cet étalage de force inhabituel aux États-Unis - le dernier défilé militaire d'envergure remonte à plus de 30 ans, en 1991, après la Guerre du Golfe -, est particulièrement significatif au début d'un mandat où le milliardaire new-yorkais repousse au maximum les limites du pouvoir présidentiel.

"Nous allons célébrer notre pays pour changer", plastronne Donald Trump.

Même la météo, qui risque d'être orageuse, ne le préoccupe pas: "Ça n'a pas d'importance, ça ne dérange pas du tout les chars, ça ne dérange pas les soldats, ils ont l'habitude, ils sont costauds".

"Les conditions météo sont étroitement surveillées mais rien ne change à ce stade", a indiqué l'armée vendredi.

"Qui n'aime pas une grande fête d'anniversaire pour ses 250 ans?", lance à l'AFP le colonel Kamil Sztalkoper, en référence à l'anniversaire de l'armée de terre américaine célébré samedi, en anticipant un "accueil très chaleureux".

Pour Scott Konopasek, qui a servi 15 ans dans l'armée américaine, cette parade, au budget chiffré à 45 millions de dollars, est au contraire "une affreuse idée".

"Tendance dictatoriales"

Si des centaines de milliers de spectateurs sont attendus, le mouvement de constatation "No Kings" ambitionne d'être "le plus important depuis le retour au pouvoir de Donald Trump". Le mot d'ordre avait été lancé avant que les manifestations contre les arrestations brutales d'immigrés naissent à Los Angeles et essaiment à travers le pays ces derniers jours. Celles-ci pourraient faire grossir les rangs samedi.

Dans la mégapole californienne, les organisateurs espèrent rassembler plus de 25.000 personnes et prévoient de hisser dans les airs un ballon géant représentant Donald Trump habillé d'un uniforme militaire russe pour protester "contre ses méthodes paramilitaires et ses tendances dictatoriales".

À New York, une "parade revisitée" devant la Trump Tower, à Manhattan, en appelle à une "armée de l'activisme créatif". De Philadelphie à Phoenix, des rassemblements sont prévus dans des centaines d'autres villes de toute taille.

Aux manifestants, Donald Trump a promis de répondre "avec une très grande force", en les qualifiant de "gens qui détestent notre pays". "Le président est bien sûr favorable aux manifestations pacifiques", a précisé la Maison Blanche.

En première ligne de l'opposition au président républicain depuis que ce dernier a décidé de mobiliser des milliers de militaires à Los Angeles, le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom a appelé les Américains à "résister" et à "ne pas s'incliner", dans un discours offensif en début de semaine.

De la parade militaire, "c'est le genre de choses que vous voyez avec Kim Jong Un, avec Poutine, avec des dictateurs du monde entier", se désole-t-il. "L'honorer le jour de son anniversaire ? C'est mortifiant".

L'idée trottait de longue date dans la tête de Donald Trump, inspiré par le défilé parisien du 14-Juillet sur les Champs-Elysées auquel il avait assisté en 2017.

J.Bro avec AFP