Affaire Epstein: le Wall Street Journal affirme que Donald Trump a été informé en mai par le ministère de la Justice que son nom figurait dans ce dossier

Alors que Donald Trump essaie d'éteindre l'incendie autour de l'affaire Epstein, riche financier mort en cellule en 2019 avant son procès pour crimes sexuels, le Wall Street Journal a affirmé ce mercredi 23 juillet que le président avait été prévenu en mai par sa ministre de la Justice, Pam Bondi, que son nom apparaissait à plusieurs reprises dans les dossiers de l'affaire Epstein, aux côtés de celui d'autres personnalités de premier plan.
Le quotidien précise que "le fait d'être mentionné dans ces documents n'est pas un signe de comportement répréhensible".
"Ce n'est rien d'autre qu'un prolongement des fausses informations inventées par les démocrates et les médias de gauche, exactement comme dans le scandale du Russiagate d'Obama", a réagi le directeur de la communication de la Maison Blanche, Steven Cheung, en référence aux soupçons de collusion entre Moscou et Donald Trump en 2016.
"Rien dans les dossiers ne justifiait une enquête plus approfondie ou des poursuites judiciaires", ont de leur côté assuré Pam Bondi et le procureur général adjoint Todd Blanche dans un communiqué cité par Reuters.
Des révélations du Wall Street Journal
Des figures proches du mouvement trumpiste militent depuis des années pour la publication d'une supposée liste secrète de clients de cet ami des stars et des puissants, dont Donald Trump a été proche.
Mais le 7 juillet, le ministère de la Justice et la police fédérale, le FBI, ont assuré qu'il n'existait pas de preuve de l'existence d'une telle liste ou d'un chantage envers certaines personnalités, suscitant un déferlement de messages furieux venant de comptes "MAGA" sur les réseaux sociaux.
La relation entre Donald Trump et Jeffrey Epstein, deux figures de la jet-set des années 1990 et 2000, a été éclairée par de nouveaux éléments la semaine dernière par le Wall Street Journal, attribuant à l'actuel président une lettre salace adressée au riche financier en 2003.
En réaction, Donald Trump a attaqué en diffamation le Wall Street Journal et son patron Rupert Murdoch et la Maison Blanche a retiré le média de la liste des journalistes qui voyageront ce week-end avec le président en Ecosse.
Malaise chez les républicains
La colère gronde depuis plusieurs semaines au sein d'une partie de la base électorale du président, qui n'accepte pas les conclusions d'un mémorandum publié début juillet par son administration, selon lequel Jeffrey Epstein serait bien mort d'un suicide et ne tenait pas de liste de clients pour son réseau présumé d'exploitation sexuelle.
Ces partisans de Donald Trump lui reprochent aujourd'hui de revenir sur ses promesses de campagne en faisant preuve d'un manque de transparence. Le président s'en est ouvertement agacé en qualifiant ces soutiens de "stupides".
Signe du malaise au sein du camp présidentiel, les démocrates ont réussi mercredi à convaincre plusieurs républicains d'une sous-commission de la Chambre des représentants de voter pour enjoindre le ministère de la Justice à publier les documents judiciaires du dossier Epstein.
Interrogé sur l'affaire, Donald Trump a assuré mardi qu'il "ne suivait pas cela de très près". Devant des journalistes dans le Bureau ovale, il s'est ensuite lancé dans des diatribes virulentes contre Barack Obama, selon lui un "chef de gang" coupable de "trahison". Grande figure démocrate, le premier président noir de l'histoire des Etats-Unis est une cible de choix pour le milliardaire républicain dans sa volonté de voir sa base délaisser la question Epstein.
La polémique Epstein continue également de paralyser la Chambre américaine des représentants. Le président républicain de la chambre basse, Mike Johnson, fait en sorte de bloquer tout vote sur une résolution soumise par un élu de son propre camp qui appelle à la publication des documents judiciaires sur Jeffrey Epstein. Avec ce blocage, les travaux des députés sont au point mort depuis plusieurs jours.