Crash à Washington: les enquêteurs évoquent une "divergence" dans les données d'altitude

Les débris d'un avion de ligne après sa collision contre un hélicoptère à Washington, le 30 janvier 2025 - Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Les enquêteurs ont signalé vendredi 14 février une "divergence" concernant l'altitude de l'hélicoptère impliqué dans une collision mortelle avec un avion de ligne à Washington le 29 janvier dernier, précisant que le pilote et son instructeur avaient communiqué des données différentes.
Cette collision, qui a fait 67 morts au total, s'est produite à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de la capitale américaine entre un hélicoptère militaire Sikorsky Black Hawk et un Bombardier CRJ700 exploité par une filiale de la compagnie American Airlines.
Les deux appareils sont tombés dans les eaux glacées du fleuve Potomac, qui longe l'aéroport.
Un rapport détaillé à la seconde près
Jennifer Homendy, directrice de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB), a présenté vendredi un relevé détaillé - à la seconde près - des dernières minutes de vol des deux appareils, s'appuyant sur des données tirées des enregistreurs de bord.
Selon elle, peu avant la collision, le pilote de l'hélicoptère - qui effectuait un vol d'entraînement nocturne - a signalé une altitude de 300 pieds tandis que son pilote-instructeur indiquait 400 pieds.
"Aucun des pilotes n'a fait de commentaire à propos de la divergence d'altitude", a relevé Jennifer Homendy.
Les raisons de cette divergence encore inconnues
"À ce stade, nous ne savons pas pourquoi il y avait une divergence entre les deux. C'est quelque chose que l'équipe d'enquête est en train d'analyser", indique Jennifer Homendy.
"Au moment de la collision, le Black Hawk se trouvait à 278 pieds. Mais je veux mettre en garde sur le fait que cela ne signifie pas que c'est ce que l'équipage du Black Hawk voyait sur les altimètres barométriques dans le cockpit", a-t-elle précisé. "Nous constatons des informations conflictuelles dans les données".
"Nous examinons la possibilité qu'il puisse y avoir eu des données erronées", a poursuivi la patronne du NTSB, soulignant que cette vérification nécessitait "encore beaucoup de travail".
Des problèmes de communication
Elle a par ailleurs évoqué des problèmes de transmission entre l'hélicoptère et la tour de contrôle. Dans un enregistrement des conversations issues de la tour de contrôle (ATC), diffusé par des médias juste après l'accident, on peut entendre l'instruction donnée à l'hélicoptère de "passer derrière le CRJ".
"'Passe derrière le...' a été transmis par l'ATC. Cela n'a pas été entendu sur l'enregistreur vocal du Black Hawk", a relevé Jennifer Homendy.
Selon elle, l'avion de ligne pouvait entendre toutes les communications entrant et sortant de la tour de contrôle avec tous les autres appareils, tandis que l'hélicoptère ne pouvait entendre que celles émises par la tour. "Donc, seulement la moitié des conversations" entre la tour et les autres aéronefs, a-t-elle souligné.
Jennifer Homendy a ajouté que l'enquête sur le site de l'accident était terminée, affirmant que la NTSB avait récupéré "tous les éléments périssables nécessaires".
Concernant la suite des investigations, elle a expliqué que les enquêteurs allaient notamment se pencher sur la visibilité car "nous pensons que l'équipage de l'hélicoptère portait des lunettes de vision nocturne probablement pendant tout le vol".