Attaque chimique en Syrie: Washington dit avoir des preuves contre Damas

L'hôpital de Khan Cheikhoun après l'attaque du 4 avril. - AFP
De quoi établir fermement la responsabilité de Damas dans l'attaque au gaz perpétrée sur la ville de Khan Cheikhoun, le 4 avril? Les Etats-Unis ont assuré, ce jeudi, être en possession d'enregistrements qui permettraient selon eux de prouver l'implication du régime de Bachar al-Assad dans cette attaque chimique, qui a fait 87 morts, rapporte CNN, qui cite un haut responsable américain.
Des échanges entre pilotes et experts en armes chimiques
Depuis l'annonce de cette attaque au gaz la semaine dernière, Washington impute la responsabilité à Damas, ce qui a poussé Donald Trump à ordonner des frappes contre une base de l'aviation syrienne, dans la nuit du 6 au 7 avril. Plusieurs responsables américains ont déclaré qu'il n'y avait "aucun doute" quant à la culpabilité du régime syrien dans cette attaque.
D'après la source citée par CNN, les services de renseignement des Etats-Unis auraient intercepté et enregistré des échanges entre des pilotes d'avions syriens et des experts en armes chimiques, en train d'évoquer les préparatifs de l'attaque du 4 avril dernier.
Les Etats-Unis pas au courant de l'attaque
Cette source affirme encore que les Etats-Unis n'étaient pas au courant que cette attaque allait avoir lieu, bien que des zones géographiques comme l'Irak et la Syrie soient constamment sur écoute. Comme l'explique CNN, les données issues de ces écoutes ne donnent pas forcément lieu à des investigations approfondies immédiates, et elles ne sont généralement analysées qu'a posteriori, lorsqu'un événement, tel que l'attaque chimique de Khan Cheikhoun, le nécessite.
Par ailleurs, il n'y a pour l'heure aucune preuve issue du renseignement de l'implication de la Russie dans cette attaque ou dans les communications qui l'ont encadrée. Mardi, un responsable américain resté anonyme avait indiqué que les Etats-Unis enquêtaient sur une éventuelle complicité de la Russie dans l'attaque chimique.
Damas et Moscou ont nié leur implication dans cette attaque. Mercredi, dans une interview accordée à l'AFP diffusée ce jeudi, le président syrien Bachar al-Assad a affirmé que l'attaque chimique présumée sur une ville rebelle de Syrie était totalement fabriquée et a servi de "prétexte" pour justifier les frappes américaines contre l'armée syrienne.