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Amérique du Nord

Agressions sexuelles: la police de Montréal reçoit 500 signalements

Un bâtiment de la police de Montréal

Un bâtiment de la police de Montréal - Rogerio Barbosa-AFP

Dans la foulée de l'affaire Harvey Weinstein, la police de Montréal a ouvert une ligne téléphonique pour recevoir les appels des victimes de harcèlement et d'agressions sexuelles.

Près de 500 appels en moins d'un mois. La police de Montréal a reçu quelque 463 coups de téléphone en trois semaines sur sa ligne dédiée au harcèlement sexuel mise en place à la suite des retombées de l'affaire Harvey Weinstein. Parmi ces dénonciations, "98 appels ont résulté en ouvertures de dossiers d'agressions sexuelles", indique le Service de police de la ville de Montréal (SPVM).

Après les révélations de violences et de harcèlement sexuels concernant Harvey Weinstein, l'un des producteurs les plus puissants de Hollywood, une vague de dénonciation et de solidarité sur les réseaux sociaux a pris de l'ampleur, y compris au Canada.

Des témoignages publiés le mois dernier par les quotidiens montréalais La Presse et Le Devoir ont mis en cause deux vedettes du milieu artistique, l'animateur Eric Salvail et le fondateur du groupe Juste pour Rire, Gilbert Rozon. L'animatrice et productrice Julie Snyder, autre victime présumée de Gilbert Rozon, a porté plainte contre lui. Les deux hommes ont abandonné leurs fonctions et deux télévisions françaises ont déprogrammé des émissions dans lesquelles était impliqué Gilbert Rozon.

"Toutes les plaintes traitées avec professionnalisme"

Face à l'ampleur de la situation, la police de Montréal a décidé de mettre en place une ligne téléphonique, invitant les personnes victimes d'inconduite sexuelle à en informer la police. "Le récent mouvement de dénonciations d'agressions sexuelles et, plus largement, d'actes à caractère sexuel a pris énormément d'ampleur" à Montréal en octobre, a indiqué la police, qui a cependant annoncé la suspension lundi de cette ligne téléphonique spéciale après "une importante baisse" des appels depuis la semaine dernière.

À la suite des nombreux témoignages publiés dans les médias, le directeur de la police de Montréal a encouragé les victimes à porter plainte auprès de ses services, les assurant sur Twitter qu'elles seraient traitées "avec le plus grand professionnalisme", un appel suivi du hashtag #MoiAussi. 

En France, la police nationale a également appelé sur Twitter les victimes de harcèlement ou de violences sexuels à porter plainte.

Une autre initiative a vu le jour. L'économiste et ex-élue EELV Sandrine Rousseau a mis en place une adresse mail pour que les victimes d'un même harceleur sexuel puissent se réunir en vue d'une plainte groupée.

Quant au numéro "anti-relous" mis en place par deux militants féministes fin octobre, il a été désactivé. Ses créateurs ont rapporté un grand nombre de messages malveillants et un "déferlement de haine". Le numéro, que les femmes pouvaient donner à un homme se montrant un peu trop persistant pour obtenir leur numéro de téléphone, envoyait un SMS pour leur rappeler la notion de consentement et la liberté de dire "non".

C.H.A. avec AFP