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Tunisie

Tunisie: une nouvelle manifestation prévue, les islamistes intransigeants

Les manifestations se multiplient en Tunise contre le gouvernement islamiste

Les manifestations se multiplient en Tunise contre le gouvernement islamiste - -

La large coalition qui organise les rassemblements devant l'Assemblée nationale constituante se heurte encore et toujours au refus de transiger de Rached Ghannouchi et du parti Ennahda.

A Tunis, le quartier du Bardo, où siège l'Assemblée nationale constituante (ANC), va une fois encore résonner des appels au départ lancés contre les islamistes d'Ennahda. Depuis le 25 juillet et l'assassinat de l'opposant politique Mohamed Brahmi, la Tunisie est en fusion. Une tension attisée par l'anniversaire des six mois de la mort d'autre opposant, Chokri Belaïd.

Ce mardi la coalition d'opposition appelle, à partir de 21 heures, 22 heures, heure française, à une énième manifestation contre le pouvoir en place qui refuse toujours de démissionner malgré la pression populaire. Favorable à la chute du gouvernement, la puissante centrale syndicale UGTT, forte d'un demi-million de membres, s'est associée au mouvement.

Et Tunis n'est pas seule à contester la légitimité des islamistes. A Sidi-Bouzid, dans le centre-ouest du pays, la police a dispersé sans ménagement, lundi, quelques dizaines de manifestants qui ont tenté de pénétrer dans la préfecture régionale.

En démocratie, "les manifestations ne changent pas les gouvernements"

Islamistes et ANC sont au coeur des critiques pour ne pas avoir su aboutir la rédaction d'une nouvelle constitution depuis la chute de Ben Ali, il y a plus de deux ans désormais. En outre, leur mandat est arrivée à échance pour cette tâche... en octobre dernier. Les appels à un gouvernement d'unité nationale, des technocrates à l'instar de ce qui a pu être fait en Italie pour d'autres raisons, se multiplient afin de pouvoir au plus vite organiser de nouvelles élections.

"Il y a des demandes excessives dont la dissolution d'un gouvernement qui a remporté la confiance du Parlement par le biais de manifestations", continue d'affirmer à l'adresse de ses détracteurs Rached Ghannouchi, le chef des islamistes d'Ennahda, dans le quotidien La Presse.

"Dans les régimes démocratiques, les manifestations ne changent pas les gouvernements, c'est dans les régimes dictatoriaux qu'une manifestation est en mesure de faire tomber le régime", ajoute-t-il. Vrai aussi qu'il sait que l'armée n'est pas en mesure comme en Egypte de s'impliquer dans la gestion du pays et de soutenir le peuple.

Des propositions peu concrètes

La dernière proposition du pouvoir est la tenue d'élections au mois de décembre. Il concède aussi un élargissement du gouvernement comme ce fut le cas au moment des manifestations post-assassinat de Chokri Belaïd. Un référendum sur la poursuite de la "transition" post-révolutionnaire a aussi été évoqué sans plus de précisions.

Dans l'attente de réponses à leurs revendications et d'institutions fiables, les Tunisiens occupent la rue. Et les rassemblements ne faiblissent pas.

S. A. avec AFP