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Tunisie

La Tunisie dans une impasse politique

Le Premier ministre Hamadi Jebali dans son bureau le 9 février dernier. Malgré ses difficultés à trouver un compromis politique, il n'a toujours pas démissionné.

Le Premier ministre Hamadi Jebali dans son bureau le 9 février dernier. Malgré ses difficultés à trouver un compromis politique, il n'a toujours pas démissionné. - -

La Tunisie s’enfonce dans une crise politique. A peine quinze jours après l’assassinat de Chokri Belaïd, le pays n’arrive pas à sortir de l’impasse.

A peine quinze jours après la crise politique déclenchée par l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd, les autorités peinent à trouver une issue en Tunisie.

Pour apaiser la colère des Tunisiens, le Premier ministre Hamadi Jebali avait promis la formation d’un nouveau gouvernement apolitique de "technocrates" - et mis sa démission dans la balance le cas échéant. Le but : créer les conditions pour l'organisation d'élections et pour que l'Assemblée nationale constituante sorte enfin de son impasse sur la rédaction de la Constitution. Sa solution est-elle acceptée aujourd'hui ? Les lignes de fractures sont-elles toujours aussi profondes ? Eléments de réponses.

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> Les partis incapables de s'entendre

Si la quinzaine de partis présents aux pourparlers de lundi ont indiqué être prêts à un gouvernement mixte alliant technocrates et politiques, les lignes de fractures restent profondes, et laissent présager des discussions difficiles.

Ainsi, l'essentiel de l'opposition et les alliés laïques des islamistes d'Ennahda insistent pour que les ministères régaliens soient confiés à des indépendants. Ennahda, la principale force politique du pays, reste réticente sur ce point.

Par ailleurs, le parti du président Marzouki, le Congrès pour la République, semble au bord de l'implosion, avec les démissions en série de députés. Et ses trois ministres ont fait savoir mardi qu'ils refusaient de travailler sous tout gouvernement dirigé par Hamid Jebali.

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> Vers une démission du Premier ministre ?

Malgré ces tensions et l'absence de consensus, Hamid Jebali n'a toujours pas démissionné. Lundi soir, le Premier ministre a évoqué la possibilité d’une autre forme de compromis sur la composition du gouvernement. Elle pourrait intervenir dans les prochains jours, mais repousse donc le calendrier du remaniement.

Hamadi Jebali a dit également devoir rencontrer ce mardi le président Marzouki "pour parler des étapes à venir" en vue de trouver "un consensus autour d’une autre solution".

> La presse est en colère

L'imbroglio politique est brocardé par la presse tunisienne, qui accuse la classe politique d'être incapable de trouver une issue à la crise. "Les décideurs, que la révolution a haussés au pouvoir, semblent avoir sacrifié l'intérêt de la Tunisie à leurs calculs étroits au lieu de montrer une volonté réelle de se sacrifier pour le pays", écrit le quotidien en langue arabe Essabah.

"Il n'y a pas de mots assez forts et durs pour stigmatiser l'irresponsabilité de nos gouvernants qui mènent le pays à la ruine dans tous les domaines", s'insurge pour sa part Le Quotidien. Le journal s'inquiète notamment de l'endettement croissant du pays, alors que perdure la crise politique.