Mort d'Abou Zeid et de Belmokhtar: la confusion règne

Alors que l'armée française évoque la mort "probable" d'Abou Zeid, un membre d’Aqmi confirme la mort de son chef tout en démentant celle du dirigeant islamiste Mokhtar Belmokhtar. On fait le point.

Depuis l’annonce jeudi par la chaîne algérienne Ennahar de la mort d’Abou Zeïd, dirigeant d'al-Qaïda au Maghreb islamique, puis celle de Mokhtar Belmokhtar samedi par l'état-major tchadien, rien ne permet à ce jour de confirmer ces informations. Et pour cause : leurs corps n’ont toujours pas été retrouvés.

Un djihadiste aurait reconnu la mort d'Abou Zeid

Lundi, c’est l'agence mauritanienne d'informations en ligne, Sahara Medias, qui ajoute encore un peu plus de confusion autour de la mort des deux chefs islamistes, en affirmant qu'un djihadiste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait confirmé lundi la mort de son chef Abou Zeid, mais démenti celle de Mokhtar Belmokhtar.

Abou Zeid a été tué "par un bombardement aérien français dans les montagnes" des Ifoghas (nord-est du Mali) "et non par les Tchadiens", affirme, sous couvert d'anonymat, ce membre d'Aqmi qui a l'habitude d'écrire pour des sites jihadistes, selon Sahara Medias. Il dément en revanche la mort de Mokhtar Belmokhtar "pour la simple raison qu'il se trouve dans la région de Gao (nord du Mali, mais plus au sud du massif des Ifoghas) où il mène les combats contre l'ennemi".

La France appelle à "la prudence"

Côté français, l aprudence rste de mmise. Si le chef d'Etat major français, l'amiral Edouard Guillaud, a pour la première fois évoqué la mort "probable" d'Abou Zeid, aucune confirmation officielle de sa mort n'a été rendue. "C'est probable mais ça n'est que probable. Nous ne pouvons pas avoir de certitudes pour l'instant. Ce serait une bonne nouvelle. Nous n'avons pas récupéré le corps", a-t-il expliqué lundi matin sur Europe1. Prudence, donc.

Et cet avertissement est encore plus clair de la part du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Interrogé par La Dépêche du Midi sur la mort présumée de Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, le ministre de la Défense a remis les poits sur les "i". "Une rumeur répétée à l'envi ne fait pas une information, et le ministre de la Défense ne doit pas parler au conditionnel, a-t-il rétorqué.

"J'en appelle à la prudence et à l'esprit de responsabilité à l'égard d'indications que nous ne sommes pas en mesure de confirmer matériellement à ce stade". La priorité, c'est de saper les bases des terroristes, leur organisation, leurs moyens", fait encore valoir le ministre.

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Caroline Piquet