Escalade des tensions avec l'Algérie: Jean-Noël Barrot défend une mesure de "stricte réciprocité"

L'ESSENTIEL
- 12 agents français ont été déclarés dimanche persona non grata par l'Algérie en réponse à l'arrestation en France d'un agent consulaire algérien. Lire l'article
- En réaction, Emmanuel Macron a décidé aujourd'hui d'expulser à son tour douze agents algériens et de rappeler pour consultations l'ambassadeur français à Alger. Lire l'article
- La France accuse l'Algérie de prendre "la responsabilité d'une dégradation brutale" des relations bilatérales.
- Retailleau juge "inadmissible" que la "France soit un terrain de jeu pour les services algériens". Lire l'article
La France expulse 12 agents algériens et rappelle son ambassadeur
La France a décidé d'expulser 12 agents algériens et de rappeler son ambassadeur. Une réaction à la décision d'Alger qui a déclaré persona non grata 12 agents français ce dimanche, en réponse à l'arrestation en France d'un agent consulaire algérien.
La France accuse l'Algérie de prendre "la responsabilité d'une dégradation brutale" des relations bilatérales.
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a jugé "inadmissible" que la "France soit un terrain de jeu pour les services algériens".
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Les filles de Boualem Sansal appellent Emmanuel Macron à obtenir sa libération
Les deux filles de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison en Algérie, ont appelé le président Macron à obtenir sa libération au plus vite dans une tribune mardi sur le site du Figaro, alors que la crise diplomatique s'aggrave avec Alger.
"Après cinq mois à espérer, à attendre, à croire encore en la lumière de la justice, nous nous sentons aujourd'hui obligées, en tant que filles (...) de nous adresser à vous", écrivent ainsi Nawal et Sabeha Sansal au président de la République, qualifiant cette demande de "dernier élan d'espoir".
"J'ai entendu l'appel de ses deux filles", a réagi mardi soir le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot sur TF1.
"Et je veux les rassurer. Nous ne lâcherons pas nos efforts tant qu'il n'aura pas été libéré", a-t-il ajouté.
Jean-Noël Barrot estime que Alger doit respecter ses obligations malgré les "différends" avec Paris
L'Algérie doit respecter ses obligations notamment en matière migratoire malgré les "différends" avec la France, a estimé le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot sur TF1.
"Nous allons continuer à tenir les autorités algériennes à leurs obligations. L'obligation de respecter les accords qui régissent notre relation en matière de coopération migratoire, mais aussi en matière de coopération sécuritaire", a-t-il déclaré.
Jean-Noël Barrot annonce que l'ambassadeur français sera de retour "dans les prochains jours"
Emmanuel Macron a rappelé son ambassadeur en Algérie Stéphane Romatet pour consultations. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, affirme sur TF1 qu'il sera de retour "dans les prochains jours". "À mon avis, sous 48 heures", a-t-il précisé.
Expulsion des agents algériens: Jean-Noël Barrot défend une "mesure de protestation" et de "stricte réciprocité"
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, déclare sur TF1 que l'expulsion de 12 agents algériens est "une mesure de protestation, d'opposition à la mesure prise par l'Algérie". Une mesure qu'il qualifie de "stricte réciprocité". Alger a expulsé dimanche 12 agents français.
"Les autorités algériennes ont fait le choix de l'escalade, donc nous répliquons avec fermeté comme nous l'avions annoncé avec la plus stricte réciprocité", a-t-il déclaré.
Une crise entre Paris et Alger qui dure depuis huit mois
Il y a quinze jours, la France et l'Algérie liées par une histoire commune souvent douloureuse avaient décidé de tourner la page d'une crise d'une intensité rare qui les avait précipités au bord de la rupture.
Cette crise, elle a démarré huit mois plus tôt lorsque Emmanuel Macron avait apporté son soutien total à un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L'Algérie avait immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.
Les deux chefs d'État avaient alors chargé leurs ministres des Affaires étrangères de reprendre le dialogue sur tous les sujets "irritants", dont la question migratoire et l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal.
Un agent consulaire algérien mis en examen à Paris vendredi
Trois hommes, dont un employé dans l'un des consulats d'Algérie en France, ont été mis en examen vendredi à Paris pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste français.
Dans cette affaire d'enlèvement qui visait l'opposant au régime algérien Amir Boukhors, influenceur surnommé Amir DZ, ces hommes sont aussi poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Ils ont été placés en détention provisoire.
L'Algérie avait défendu lundi soir sa décision "souveraine"
L'Algérie avait défendu lundi soir sa décision "souveraine", faisant porter au ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau "la responsabilité entière" de ce regain de tensions. Cette figure de la droite française s'est fait le porte-voix ces derniers mois d'une ligne de fermeté face à l'Algérie, notamment en matière migratoire.
"Bruno Retailleau n'a rien à voir avec cette affaire judiciaire", a assuré aujourd'hui Jean-Noël Barrot, insistant sur l'indépendance de la justice française.
Pour Retailleau, l'Algérie "au pied du mur" a deux choix: "l'escalade" ou "le dialogue"
Invité de CNews, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, estime que l'Algérie "est au pied du mur".
"Elle a deux choix: soit le choix de l'escalade, soit le choix du dialogue", déclare-t-il appelant Alger au "respect des accords de 1994", et au rapatriement "sur son sol" des Algériens expulsés par la France.
Bruno Retailleau a rappelé que "l'objectif" de la France était "la libération de Boualem Sansal", un écrivain franco-algérien emprisonné en Algérie depuis cinq mois.
Retailleau juge "vraiment inadmissible" que la "France soit un terrain de jeu pour les services algériens"
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, juge sur CNews "inacceptable" "vraiment inadmissible" que la "France soit un terrain de jeu pour les services algériens".
Il juge ainsi "totalement appropriée" la décision d'Emmanuel Macron d'expulser les douze agents algériens en réaction à l'expulsion par Alger d'agents français.
"Je ne donne à aucun pays le droit d'humilier la France", a ajouté le ministre reconnaissant "l'histoire orageuse et tumultueuse" entre Paris et Alger.
Le député RN, Jean-Philippe Tanguy, dénonce une "politique totalement illisible"
Après la décision d'Emmanuel Macron d'expulser douze agents algériens, le député RN, Jean-Philippe Tanguy, dénonce sur BFMTV "une politique totalement illisible".
"Moi, je n'arrive pas à comprendre, à lire ce qu'il se passe entre Paris et Alger", déclare-t-il. "Maintenant, c'est encore pire qu'il y a deux semaines (...) La grande réconciliation n'a rien donné".
La France accuse l'Algérie de prendre "la responsabilité d'une dégradation brutale" des relations bilatérales
"Les autorités algériennes prennent la responsabilité d'une dégradation brutale de nos relations bilatérales", a estimé la présidence française dans un communiqué, tout en appelant Alger à "faire preuve de responsabilité" pour "reprendre le dialogue".
Dans son communiqué, l'Élysée exprime sa "consternation" après ce nouveau brusque coup de froid qui intervient quinze jours seulement après un appel entre le président Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, censé relancer les relations après des mois de crise.
L'expulsion des douze agents français "méconnaît les règles élémentaires de nos procédures judiciaires" et "est injustifiée et incompréhensible", a affirmé la présidence française
Expulsion de douze agents français d'Algérie: Jean-Noël Barrot déclare que la France "réplique comme annoncé"
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot qui était personnellement allé à Alger début avril, déplore sur X que les autorités algériennes aient choisi "l’escalade".
"Nous répliquons comme annoncé. En réponse à leur décision injustifiée et incompréhensible, nous expulsons 12 agents algériens et rappelons pour consultations notre ambassadeur", confirme-t-il sur X.
"Le dialogue, toujours, mais pas à sens unique", ajoute le ministre.
Les 12 agents français expulsés d'Algérie en route vers la France
Une source diplomatique affirme à BFMTV que les 12 agents français expulsés par l'Algérie sont en route vers la France.
L'Élysée annonce l'expulsion de douze agents algériens et le rappel de son ambassadeur
Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré à l'escalade des tensions entre la France et l'Algérie,quinze jours seulement après une accalmie. Face à la décision de l'Algérie d'expulser douze agents français ce dimanche - en réponse à la mise en détention d'un agent consulaire algérien - l'Élysée a annoncé expulser à son tour douze agents algériens, et rappeler son ambassadeur Stéphane Romatet.