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Climat

"Grève pour le climat": des dizaines de milliers de jeunes ont défilé partout en France

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Avec leurs slogans souvent teintés d'humour, des dizaines de milliers de jeunes ont manifesté ce vendredi pour réclamer plus d'actions contre le changement climatique.

"C'est maintenant ou jamais": des dizaines de milliers de jeunes sont descendus dans la rue ce vendredi en France pour défendre la planète, comme dans une centaine de pays à travers le monde, répondant à l'appel de l'adolescente suédoise Greta Thunberg. Des manifestations ont eu lieu partout, sans incidents, pour réclamer plus d'actions contre le changement climatique, un mouvement mondial inspiré par la jeune suédoise devenue une icône du climat, en grève hebdomadaire d'école depuis plus de six mois, et relayé par des associations écologistes.

"Sans pétrole, la fête est plus folle"

La plus imposante manifestation a été celle de Paris, avec 29.000 personnes selon la préfecture, 40.000 selon les organisateurs. Et un concours de pancartes, là aussi: "sans pétrole, la fête est plus folle" ; "si le climat était une banque, on l'aurait déjà sauvé".

A Lyon, 12.000 manifestants selon la préfecture - lycéens pour la plupart, avec des collégiens et des étudiants - ont défilé, comme ailleurs, sous une forêt de pancartes. Souvent drôles:

"Désolé maman de sécher comme la planète", "J'aime pas les oranges qui voyagent plus que moi".

La mobilisation a été aussi massive à Nantes, avec 10.500 participants, Lille (6200), Rennes (5700) et Montpellier (5500). Ils étaient également un millier à Rouen et Saint-Étienne, 1800 à Saint-Brieuc, plus de 2000 à Clermont-Ferrand, 2800 à Tours, où des collégiens déploraient que leur établissement les ait déclarés "absents".

Entre 1300 et 5000 manifestants à Marseille

Plus de 3000 jeunes ont défilé à Bordeaux en scandant "1, 2, 3 degrés, c'est un crime contre l'humanité", slogan repris en choeur aussi à Caen par 2000 manifestants. La question climatique a mobilisé 3600 personnes à Angers, 5000 à Strasbourg, 600 à Metz avec ce message, parmi d'autres:

"Les dinosaures aussi pensaient qu'ils avaient le temps".

A Marseille, la police a compté 1300 manifestants, les organisateurs 5000. Sur le Vieux-Port en matinée, Lou, 16 ans, une larme verte peinte sur la joue, prenait part aux préparatifs en se réjouissant que "les gens se sentent de plus en plus concernés". Autour d'elle, des panneaux rivalisaient encore d'humour: "La fonte des glaces, c'est pas que dans le pastis!", "Nique pas ta mer", "Ta planète, tu la préfères bleue ou saignante?". 

A Toulouse, le cortège a mêlé collégiens, lycéens, étudiants mais aussi parents et jeunes enfants, certains le front ceint d'un bandeau vert. Les politiques "vont se retrouver entre le marteau et l'enclume que sont les citoyens et le climat", prédisait Bastien parmi eux.

Nouvelles manifestations samedi

Jeudi, l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, dont la Fondation - avec d'autres ONG - vient d'attaquer l'État sur la question climatique, avait encouragé les jeunes à se faire entendre dans une vidéo diffusée par le média en ligne Brut.

"Le XXIe siècle vous appartient et ne laissez personne vous le voler (...) on a besoin de vous pour nous mettre nous, les adultes, face à nos responsabilités", a-t-il lancé.

Invité de Ruth Elkrief sur BFMTV jeudi, le ministre de l'Éducation nationale Jean Michel Blanquer a estimé que ce n'était pas à lui "d'encourager à ne pas aller en cours", assurant voir ce mouvement avec "sympathie. "C'est important que la jeunesse dise son intérêt pour le climat", a ajouté le ministre qui affirmé qu'il "fera quelque chose" des idées qui sortiront des débats organisés dans les lycées.

Samedi, de très nombreuses manifestations pour le climat sont également prévues dans le cadre de la "Marche du siècle".

Benjamin Rieth avec AFP