Dissolution, Français appelés à "trancher": ce qu'il faut retenir des vœux d'Emmanuel Macron

Rompu à l'exercice des vœux adressés aux Français pour la nouvelle année, Emmanuel Macron s'y pliait pour la huitième fois ce soir de Saint-Sylvestre. Mais fait inédit pour lui, il l'a effectué dans la peau d'un chef de l'État privé de majorité à l'Assemblée nationale et dans un climat d'instabilité politique rarement atteint dans l'histoire de la Ve République.
• "Nous avons prouvé qu'impossible n'est pas Français"
Nouveauté de cette allocution, la prise de parole d'Emmanuel Macron, qui a duré environ huit minutes, a été précédée d'une courte vidéo revenant sur quelques-uns des événements marquants de l'année écoulée.
"Ensemble cette année, nous avons prouvé qu'impossible n'était pas français", s'est félicité le président de la République.
Citant notamment les commémorations du 80e anniversaire du Débarquement ou la réouverture de la cathédrale de Notre-Dame-de Paris après l'incendie de 2019, Emmanuel Macron s'est félicité de l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques. "Sachons garder le meilleur de ce que nous avons été", a plaidé Emmanuel Macron.
• "Plus de divisions" que "de solutions" avec la dissolution
Le président de la République a esquissé un mea culpa après la dissolution de l'Assemblée nationale du 9 juin dernier, point de départ d'une instabilité politique qui dure depuis plus de six mois.
"Je dois reconnaître que la dissolution a apporté pour le moment davantage de divisions à l'Assemblée que de solutions pour les Français", a reconnu Emmanuel Macron.
"La lucidité et l'humilité commandent de reconnaître qu'à cette heure, cette décision a produit plus d'instabilité que de sérénité et j'en prend toute ma part", a poursuivi le président de la République.
• En 2025, Macron demandera aux Français de "trancher"
Dans ses vœux, Emmanuel Macron a appelé à faire de l'année 2025 celle du "ressaisissement collectif" pour permettre "la stabilité" et mener à de "bons compromis pour prendre les bonnes décisions".
"Nous aurons des choix à faire pour notre économie, notre démocratie, notre sécurité, nos enfants", a ajouté le chef de l'Etat. "En 2025, nous continuerons de décider et je vous demanderai aussi de trancher certains de ces sujets déterminants" sans préciser lesquels ni la forme que pourraient prendre ces initiatives.
"Référendum ou conventions citoyennes, c’est ouvert", a précisé l'entourage du président de la République à BFMTV.
• Le président appelle à "un réveil européen"
Dans son allocution, le président de la République a également plaidé pour "une Europe qui doit accélérer" et a appelé à "un réveil européen."
"Les Européens doivent en finir avec la naïveté et dire non aux lois du commerce dictées par les autres que nous sommes les seuls à encore respecter. Dire non à tout ce qui nous fait dépendre des autres sans contrepartie et sans préparer notre avenir", a affirmé Emmanuel Macron.
"À l'inverse, il nous faut le réveil européen, un réveil scientifique, intellectuel, technologique, industriel, un réveil agricole, énergétique et écologique", a-t-il ajouté. "Il faut pour cela aller plus vite, prendre nos décisions plus rapidement, plus fortement en Européens, simplifier nos règles" et "investir davantage".