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Ukraine: pour Mélenchon, "quelles que soient les causes de l'invasion, rien ne peut l'excuser"

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Jean-Luc Mélenchon s'est exprimé devant l'Assemblée nationale pour critiquer l'invasion de l'Ukraine par la Russie, tout en s'opposant à l'envoi d'armes sur le terrain ou à l'exclusion de Moscou du système Swift.

Jean-Luc Mélenchon veut montrer un visage de fermeté. Accusé ces derniers jours d'être trop laxiste face à la Russie après l'offensive menée contre l'Ukraine, le candidat à la présidentielle a assuré ce mardi son désaccord avec le comportement de Moscou.

"Quelles que soient les causes de l'invasion, rien ne peut l'excuser, ni la relativiser. La menace que contient cette invasion est une guerre mondiale totale. Le gouvernement de monsieur Poutine en porte la totale responsabilité", clame-t-il à l'Assemblée nationale.

"Le non-alignement est notre intérêt"

Dans ce contexte, il appelle à des discussions avec Moscou. "Si frustrant que cela soit, le seul chemin rationnel est celui de la paix, il porte un nom clair: la désescalade. Ou bien la diplomatie, ou bien la guerre totale", assure le chef de file des Insoumis. Il critique cependant la décision de l'Union européenne de fournir des armes à l'Ukraine. "Cela ferait de nous des cobelligérants".

Sur la question des sanctions, il s'inscrit aussi en faux avec la décision de retirer la Russie du système Swift, qui permet l'échange monétaire au niveau mondial. Selon lui, cela renforcerait une relation privilégiée entre la Russie et la Chine dans les années à venir. Il propose en revanche la "proclamation de la neutralité de l'Ukraine", ce qui a entraîné des réactions agacées dans l'hémicycle.

Huées à la fin du discours

Concernant la stratégie de la France dans ce conflit, Jean-Luc Mélenchon maintient sa position. "Le non-alignement est notre intérêt. Dans la situation mouvante de notre temps, nous ne devons être les obligés de personnes", déclare-t-il. Il appelle par ailleurs à une sortie de l'Otan pour la France, estimant que l'Alliance est inefficace.

Alors que Vladimir Poutine a récemment mis en avant la menace nucléaire, en mettant en alerte sa "force de dissuasion", Jean-Luc Mélenchon appelle à une "dénucléarisation du monde". Selon lui, ce but doit "redevenir un but concret de notre diplomatie" pour éviter une "surenchère".

Cette prise de parole n'a pas fait l'unanimité auprès des autres parlementaires. En effet, s'il a été applaudit à la fin de son discours, Jean-Luc Mélenchon a également été largement hué par une partie des députés.

Anthony Audureau