Une vidéo alerte sur l'inquiétante pollution dans le port de Marseille

Un paquebot dans le port autonome de Marseille, le 28 février 2019. - CHRISTOPHE SIMON / AFP
Eau marron, déchets flottant à la surface et odeur nauséabonde. Une vidéo, partagée plus de 500.000 fois en moins de dix jours, montre l'étendue de la pollution dans le port autonome de Marseille. Elle a été diffusée par un homme se présentant comme un "un lanceur d'alerte sur l'environnement" qui veut "dénoncer toute cette m*rde".
"C'est à vomir!"
Avec son accent du Sud, Jean-Yves Sayag interpelle "tous les amoureux de la nature" en montrant des amas de détritus et de pollution à proximité de la tour CMA-CGM dans le port de Marseille:
"Regardez, il n'y a plus de moules, il n'y a plus de poissons, il n'y a plus rien. C'est scandaleux, c'est à vomir", s'énerve-t-il.
Il dénonce aussi le "gazage des bateaux", les "mégots jetés dans les égouts", ou encore les décharges sauvages qui s'accumulent dans la cité phocéenne: "C'est la plus belle ville de France, c'est mon combat de lutter contre ces incivilités", nous explique-t-il.
Rejets illégaux d'hydrocarbure
Comme il le dénonce, la dégradation de l'eau du port ne vient pas uniquement des incivilités des habitants, mais également des infractions des paquebots qui transitent tous les jours à proximité de la cité phocéenne et pratiquent des rejets illégaux d'hydrocarbure:
"En mer Méditerranée, on concentre près de 30% du trafic maritime mondial, sur 1% des mers du globe. Il y a une multiplication des infractions", s'inquiète de son côté Magalie Chaudon, directrice France nature environnement PACA.
Une pollution que la municipalité ne nie pas:
"Il faut revenir à plus de nature en ville, plus d'espace qui soit en terre vivante de façon à ce que l'eau soit plus rapidement traitée en terre et qu'elle rejoigne plus rapidement les nappes phréatiques", estime Didier Réault, adjoint au maire en charge de la mer et du littoral.
Ce dernier a par ailleurs annoncé à France Bleu qu'une enquête allait être menée pour déterminer d'où viennent précisément ces pollutions. Chacun s'accorde à dire qu'il y a urgence, alors qu'il faut près de 90 ans à la Méditerranée pour renouveler ses eaux.